vendredi 29 juin 2018

CHAPEAU !

Pour conclure cette saison de peinture avant la fermeture estivale de l'atelier en juillet-août, quinze Tupins se sont retrouvés au Musée du chapeau  à Chazelles-sur-Lyon devant l'ancienne usine Fléchet.


 

Pour commencer, un repas au "Chapelier gourmand",



suivi d'une visite dans des ateliers expliquant la fabrication entre artisanat et industrie des chapeaux en poil de lapin.







Le façonnage sur des formes en bois variées, sculptées par le formier.




Une belle table octogonale  pour rubans et garnissage.



Et, bien sûr, l'essayage,


 


Le Musée présente une magnifique collection historique de chapeaux comme ce "pouf" de Marie-Antoinette.


Une exposition temporaire de création sur le thème de la nature terminait la visite.




 Le 1° prix


Un détour à la boutique avec quelques achats,


avant de se retrouver dans la cour de ce musée intéressant et bien organisé.




En attendant quelques articles sur nos sorties-peintures de l'été, je vous tire mon chapeau.



dimanche 3 juin 2018

ON TROUVE TOUT À LA BROCANTE


Pour terminer en beauté l'exposition sur la brocante, dernière sous cette forme, aux Pénitents à Montbrison, voici un texte librement inspiré du thème. On aurait pu le lire au vernissage (s'il y en avait eu un).


On trouve de tout à la brocante ...





   De bric et de broc les objets chantent. C'est la fête à la brocante. Les plus habitués, au petit matin, la remorque ou le camion chargé. Arriver tôt, chercher, s'installer à la bonne place. Déballer, sortir des cartons : des nippes, des fringues, des ustensiles anciens un peu étranges, plusieurs tableaux, quelques bouquins, un vieux fauteuil, une chemise, plusieurs gandots, une lampe tempête. Tôt le matin pour les plus habitués, regarder, fouiner, zieuter pour découvrir l'objet rare, le plus ancien, le plus prisé. Un marathon, entre acquérir et se séparer, vendre ou donner, pour trois fois rien. A son goût, à sa convenance.



  Objets inanimés... Des objets cultes, sacrés, que l'on approche de loin, que l'on ose à peine toucher et des objets familiers, de table, de ménage ou de jardin, ancrés dans le quotidien: un beau verre à pied soufflé, une cocotte, un vieux coucou à marchander et des godasses à mettre aux pieds.

Des objets de Musée, des objets fétiches, des objets qui ont plusieurs vies, que l'on achète par coup de cœur, pour l'émotion, le sentiment, le souvenir, histoire de collectionneur amateur. 


   Avoir l'âme d'un collectionneur, un peu fétiche et fétichiste en quête de vieux grimoires ornés, enluminés sortis d'un coffre ancien caché dans le grenier. Des croûtes, que l'on découvre sous la poussière, au milieu des assiettes empilés, des nippes, des fringues, de vieux chapeaux et des cartons à déballer. Des gens parlent, marchandent et chinent . Chiner à la brocante pays d'Asie, ou d'Australie, Pays de rien, pays perdu, pays d'Anvers, d'endroits divers. Pays de moi, chacun pour soi, chacun le sien, de la campagne ou de la grande ville, frusques anciennes à la valeur sûre, à côté d'objets antiques, à arranger, à organiser, en faire tout un musée.



  Ce n'est pas parce qu'un vase un peu vieillot prend la poussière qu'il s'agit d'une antiquité de collection. Une marchandise récente mais rare et très demandée peut très bien avoir une valeur supérieure à une antiquité d'une centaine d'années. Se renseigner.



    On trouve de tout à la brocante, il suffit de fouiner, d'avoir du désir, beaucoup de désirs, d'imaginer et de rêver.

- Vous voulez changer de corps ou vous offrir de la compagnie ? On trouve de tout sur le marché.

Un corps mignon de neuf euros quatre vingt dix.



    Achetez un nouveau corps à moins de dix euros. C’est le premier prix, et vous avez le choix : un petit corps de poupée chiffon, deux foulards roulés en boule pour les seins et un short à dentelles pour vous tenir compagnie. Tout pour plaire à moins de dix euros.

    Et vous madame, si vous voulez un homme costaud, avec de la bonne chair dure, moelleuse douce et bien modelée, il vous faudra mettre plus cher. Ça peut monter à quelques millions d’euros selon la cotation de la bourse et du passé. Il arrive même qu’un corps bien coté dépasse les limites du marché.



   Messieurs, selon les arrivages, un corps de femme pas cher, juste un grand pan de tissu noué, même pas troué, un seul œil visible, exceptionnellement je vous le laisse à cinq euros. Ça tient compagnie, un corps voilé la nuit et puis vous pouvez en changer.



   Pour vous mesdames, j’ai exceptionnellement un arrivage de corps libyens, pour votre libido, des corps jeunes, noirs ou bronzés et même cicatrisés. Des corps tendus, à prendre avec soi pour tenir compagnie, se blottir et embrasser la nuit.


   Je veux un corps pour changer selon l’humeur et la bonté. Je veux un corps d’amour pour le dimanche, avec des avantages, des opulences et même des fioritures. Je veux un corps à moi, à prendre dans mes bras, un corps que je promènerais en ville, qui marcherait en silence à côté de moi. Un corps que j’aimerais. Un corps de grand bronzé à l’allure délurée.



   Et un corps transfiguré, un corps désincarné vous avez ? Pour le récit ce serait plus présentable!»




   La précieuse existence humaine, est difficile à obtenir et facilement perdue. Il serait bon de pouvoir en changer. Offrez-vous le luxe de vivre quelque temps dans un corps différent et de trouver de la compagnie à tout moment ».


"Objets inanimés avez-vous donc une âme qui s'attache à notre âme et la force d'aimer! "

 Texte Marie-Pierre BAYLE    -    Photos LE BAL DES OURSONNES