Marie-Thérèse
spécialiste passionnée de broderie, peint à l' aiguille, dans
l'exigence et le raffinement. La recherche de perfection est
indispensable pour maintenir la tradition des métiers et des savoir-faire d'autrefois. Mimosas en petits nœuds, il faut dégrader les
couleurs fil par fil, avec le six fils dmc, on ne prend qu'un
seul brin à la fois.
«Je suis des cours auprès
des Ateliers et Conservatoire des meilleurs ouvriers de France à
Saint Étienne. C'est une structure unique en France qui regroupe les
métiers d'Art et les métiers du bâtiment, à titre de loisirs mais
aussi à titre professionnel. Il y a le pôle bois, métal, gravure
tournage, le pôle textile mais aussi dessin et métiers d'art,
broderie».
Vous avez encore à la
maison des draps ou des taies d'oreillers brodés aux initiales des
noms de vos parents ou de vos grands-parents. La coutume voulait que
l'on constitue un trousseau pour la mariée et parfois pour le marié.
C'était ainsi le trousseau de ma mère et de ma grand mère empilés
sur les rayons hauts de l'armoire. Jusqu'aux années 70, le linge
finement brodé était très prisé, on se passait les bonnes
adresses, dextérité et savoir-faire exigés et ma tante sur la
ville était réputée.
Assise sur une chaise
basse près de la fenêtre, la tante Marie brodait à longueur de
journée, c'était son métier. Dans les années d'après guerre,
elle travaillait sur commande et recevait ses clientes chez elle.
Broder des jours sur le haut d'un drap de dessus, broder à la main
tout au long du jour les initiales pour un trousseau de mariage ou à
l'occasion d'un baptême, le prénom du bébé, sur les bavoirs, les
mouchoirs, les serviettes-éponge. Un luxe apprécié.
Ma sœur et moi nous lui
rendions visite avec grand plaisir les jeudis après-midi car elle
avait la TSF. Nous écoutions ensemble les Jeudis de Tante
Paulette et les Belles histoires d'animaux de Christian
Zuber. La tatan Marie avait les larmes aux yeux à la fin de
l'émission et nous en parlions à quatre heures autour de la table
sur la nappe brodée autour d'une délicieuse tasse de cacao Banania.
Pour admirer les belles
aquarelles Nature de Marie-Thérèse et en particulier le coq
flamboyant voici une fable de Jean de la Fontaine:
Le Coq et le Renard.
Sur la branche d'un arbre
était en sentinelle, un vieux Coq adroit et matois. Frère, dit un
Renard adoucissant sa voix, nous ne sommes plus en querelle : Paix
générale cette fois.
Je viens te l'annoncer,
descends que je t'embrasse. Ne me retarde point, de grâce : Je dois
faire aujourd'hui vingt postes sans manquer ….(160 km)
Ami, reprit le Coq, je ne
pouvais jamais apprendre une plus douce et meilleure nouvelle que
celle de cette paix. Ce m'est une double joie de la tenir de toi. Je
vois deux lévriers, qui, je m'assure, sont courriers... Ils vont
vite, et seront dans un moment à nous. Je descends : nous pourrons
nous entre-baiser tous ensemble.
Adieu, dit le Renard, ma
traite est longue à faire, nous nous réjouirons du succès de
l'affaire une autre fois.
Le Galant renard aussitôt
tire ses grègues, gagne au haut, mal content de son
stratagème.
Notre vieux Coq se mit à rire de sa peur, car c'est double plaisir de tromper le trompeur.
Notre vieux Coq se mit à rire de sa peur, car c'est double plaisir de tromper le trompeur.
Notes: cette fable
inspirée d'une fable d’Ésope est la quinzième du livre II de
Jean de La Fontaine.
«la tatan Marie» est un
souvenir personnel de l'auteure.
Aquarelle, huiles et broderies de Marie-Thérèse MASSARD
Texte de Marie-Pierre BAYLE
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