BONNE ANNÉE 2014

                                                                                              Aquarelle Claude Meynier

De nouveaux articles en 2014...  

MERCI POUR VOS VISITES ET VOS COMMENTAIRES.

ÇA BÛCHE À L'ATELIER

Toute tradition étant bonne à entretenir, la bûche des Tupins, une semaine avant Noël, réunit les gourmands à l'atelier.

Mais avant, séance de dessins rapides. Pour cette fois, des portraits croqués en quelques minutes d'après modèles.

Lors d'une prochaine occasion nous dessinerons des attitudes de personnages... pour "les Rois" ou à la Chandeleur.

Et après l'effort...

Terminons ce moment convivial par quelques œuvres qui sont souvent renouvelées sur les murs de l'atelier. 

LES TUPINS AU TELETHON 2013

Depuis 7 ans les Tupins participent au Téléthon. Cette année leur contribution aura été un succès, plus de 30% supérieure à celle de l'an dernier, grâce à la solidarité, à la générosité des visiteurs et à l'investissement des membres de l'association.

Mise en place du stand des Tupins et, tout au long du déroulement de la manifestation, construction du fil rouge par des élèves de la MFR de Montbrison : les lettres du mot Téléthon dont nous avions réalisé le N collectivement à l'atelier.

Notre stand avant l'ouverture.

Une belle harmonie de couleurs, à gauche Jean-Claude devant ses oeuvres, infatigable vendeur de billets de tombola, qui a permis à quatre visiteurs de gagner un tableau de leur choix.

Pour rendre le stand attractif des démonstrations de peinture. 

Une animation pour les enfants, parfois très jeunes,  les invitait moyennant une modique contribution des parents, à créer à partir de pochoirs un oiseau magique.

Quelques "oiseaux magiques" dessinés sur les boîtes qui constituaient les "pierres" bâtissant les grandes lettres du fil rouge.

Samedi, en fin d'après midi, les lettres géantes étaient terminées et trônaient fièrement dans une lumière changeante et colorée au centre de la manifestation.

Une petite vidéo pour montrer l'ambiance et un GRAND MERCI à tous.

N suite et fin

Dernières participations aux barres verticales du N.

La sirène de la barre oblique.

Et... sonnez trompettes, battez tambours...

N

Non, il n'y a pas d'erreur dans le titre de cet article car il s'agit bien de peindre un N, de 1m15 de hauteur, en volume, composé de 56 boites de carton empilées comme les pierres d'un mur, avec une barre oblique. Que la chouette de la sagesse nous inspire.

A l'initiative de Michèle Jeay, ancienne présidente de l'association et aujourd'hui membre du bureau, les Tupins apportent depuis plusieurs années leur contribution au Téléthon, en proposant une vente de leurs tableaux, une tombola, un atelier pour les enfants. Nous rendrons compte du déroulement de la manifestation du vendredi 6 décembre (de 17h à 22h) et du samedi 7 (à partir de 10h)  dans un gymnase du complexe sportif de Beauregard à Montbrison à l'occasion d'un prochaine article.

Revenons à notre N, la dernière lettre de TéléthoN. Les autres lettres seront faites par des écoles.

Le thème devait être assez ouvert et se prêter à un travail d'équipe où chacun apporterait sa contribution lors de son passage en fonction de ses compétences, et de sa taille...

les grands peignant les hauteurs !

Une représentation un peu naïve d'un âge d'or, d'une vie heureuse, peuplée d'animaux et d'enfants qui jouent.

Le travail (travail, quand on sait qu'il s'agissait à l'origine d'un instrument de torture n'est pas le mot approprié) est en cours mais bien avancé.

Chacun y va de son coup de pinceau. Exécution rapide, mais vivante et colorée. 

Il ne s'agit pas de faire preuve de virtuosité, mais que ce soit enlevé et créatif. L'essentiel est de participer à un travail collectif, dans la tradition des Tupins. 

LA "MELENCOLIA" D'ALBRECHT DÜRER ET SON CARRE MAGIQUE

Albrecht Dürer, entre le Moyen âge et la Renaissance est un peintre allemand, dessinateur, graveur, explorateur de formes nouvelles, comparable à Léonard de Vinci. Il en a l'universalité et la reconnaissance de ses contemporains.

Son autoportrait à 29 ans en 1500 montre son aisance et son charisme

Parmi ses oeuvres, les aquarelles de sujets simples, paysages, animaux, végétaux, demeurent des icônes, "le lièvre", "la grande touffe d'herbe" :

Mais les plus commentées par les poètes, les écrivains, les philosophes, les hermétistes, les mathématiciens sont les gravures sur cuivres ou bois. 

"Le Chevalier, le Diable et la Mort", "les cavaliers de l'Apocalypse".

Parmi ces gravures la plus mystérieuse est "MELENCOLIA".

Dans l'antiquité la médecine hippocratique faisait reposer la bonne santé sur l'équilibre entre le quatre humeurs complémentaires et opposées associées aux quatre éléments, eau, air, terre, feu. Le bilieux était enclin à la colère, le flegmatique était imperturbable, le sanguin joyeux et bon vivant et l'atrabilaire abattu et triste. Des expressions comme " de mauvaise humeur" ou "une saute d'humeur" nous en restent. Théorie définitivement enterrée avec le siècle des Lumières et que les médecines douces aujourd'hui réinterprètent.

Mais observons la Mélancolie de DÜRER 

Au sol des outils de charpentier (les quatre clous de la croix) et de tailleur de pierre abandonnés, une sphère, un curieux polyèdre à 8 faces de dessin perspectif complexe, un lévrier étique, balance, sablier, clochette et au fond, ce paysage d'apocalypse avec un astre noire, peut être la comète qui traversa le ciel quelques années avant le dessin de cette gravure ou Saturne ou Uranus, géante de glace,  si loin du soleil...

On n'épuisera pas en quelques lignes les résonances de cette oeuvre mais attachons nous à un détail, le carré magique au dessus de la tête de l'ange.

Sudoku avant la lettre, les carrés magiques sont connus des mathématiciens chinois et arabes. Aux temps de Dürer le philosophe allemand Cornelius Agrippa  écrit un traité De Occulta Philosophia où il expose une théorie mêlant astrologie et carrés magiques. S'appuyant sur les écrits de Marsile Ficin et de Pic de la Mirandole, il explique les propriétés de sept carrés magiques d'ordre 3 à 9, chacun étant associé à l'une des planètes astrologiques. Le carré magique d'ordre 4 (4 lignes, 4 rangées) est associé à Jupiter qui combat la mélancolie. Le carré magique comme talisman contre la bile noire. Notre malheureux ange en a bien besoin.

Sans rentrer dans la complexité mathématique remarquons que :

- La somme des nombres de chaque rangées = 34

- La somme des nombres de chaque colonnes = 34

- La somme des nombres des diagonales = 34

34 pour la somme des 4 centres et des 4 opposés.

Et ça continue...

Vous voulez la date de réalisation de cette gravure :

1514

Pour terminer si tant est qu'il y ait une fin à ces calculs et spéculations le C  3°lettre et le D  4°, jointes, le Carré de Dürer donne 34...

"Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,

Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :

Ma seule étoile est morte, - et mon luth constellé

Porte le Soleil noir de la Mélancolie."

Gérard de Nerval,  El Desdichado 

Merci à Pierre, tupin depuis 30 ans, qui m'a envoyé la matière de cet article.

1914 STAND DE TIR - 2014 ESPACE DES ASSOCIATIONS

Une deuxième visite du chantier après celle de juin était organisée en novembre. Avant de montrer l'avancée des travaux, des images d'archive du bâtiment déserté.

Une friche urbaine.

Vous devez être impatients de pénétrer dans le futur atelier des Tupins. Suivez-moi.

Approchons-nous de l'entrée pergola.

Entrons, tournons à droite et nous y voici.

Spacieux et lumineux sous sa grande verrière, de quoi donner des envies de peindre à nos visiteuses.

Profitons de l'absence provisoire de cloisons pour le voir sous un autre angle. Des couches isolantes  enserrent la chape de béton. Certaines parties du bâtiment plus avancées ont passé le test de mise en pression et les résultats répondent largement au label basse consommation.

Les solutions adoptées pour l'isolation énergétique et phonique, pour un éclairage naturel par puits de lumière (solarspot) sont innovantes et élégantes. La visite était une vraie leçon d'architecture.

Fin des travaux prévue en mai 2014 et inauguration en Septembre.

La flèche rouge indique notre atelier actuel et la verte l'emplacement de l'espace des associations. Pour paraphraser Armstrong une petite distance sur la carte mais pour les Tupins un grand chemin parcouru.

L'ESQUISSE COMME UNE OEUVRE EN SOI

A côté des grands musées très fréquentés il est, à Paris, des musées de charme, moins connus heureusement, qui ne font pas partie du "parcours touristique" obligé. Le Musée de la Vie romantique, est l'un d'eux. Situé rue Chaptal dans le 9°, au coeur du quartier néoclassique de la Nouvelle Athènes, foyer d'inspiration romantique sous la Restauration, il abritait la maison et les deux ateliers jumeaux du peintre Ary Scheffer et de son frère. 

Delacroix, Géricault possédèrent un temps un atelier dans ce quartier. Des ateliers à grande verrière au nord pour une lumière égale, avec un poêle et son grand tuyau coudé qui monte vers le haut plafond.

Ce n'était pas la bohème ; ces artistes appréciés bénéficiaient des nombreuses commandes que la Restauration et les trente glorieuses favorisèrent pour remplacer ce que la Révolution avait détruit.

"Esquisses peintes de l'époque romantique" est le titre d'une exposition présentée en ce moment dans les ateliers du Musée.

Les peintres ont toujours préparé leurs tableaux par des esquisses mais elles acquirent à l'époque romantique un statut autonome. Ici la chasse au lion de Delacroix (l'esquisse n'est pas à la même échelle que l'original).

Pour  les commandes publique, l'artiste devait proposer une esquisse appelée aussi "modello" lorsque plus travaillée. L'esquisse n'est pas bien finie, les coups de pinceaux sont apparents mais le sujet est bien mis en place, l'idée exposée, les couleurs et la lumière définies. Le commanditaire gardait l'esquisse le plus souvent. Ici "Médée tuant ses enfants" de Delacroix (il y a de notables différences avec l'oeuvre peaufinée).

Pour le prix de Rome les candidats travaillaient souvent à l'esquisse d'une oeuvre qui ne serait jamais réalisée. Ici le thème était "Le chêne et le roseau"; le programme exigeait la présence d'un personnage effrayé par l'orage. La proposition de droite a remporté le premier prix comme traduisant mieux l'orage avec son chêne déraciné.

les esquisses devenaient des cadeaux qu'un peintre offrait ou souvent vendait. De petite taille, d'un moindre coût elles  trouvaient place dans les salons bourgeois et alimentaient un nouveau marché de l'art . Ici le chasseur de Géricault.

Le bien fini n'était plus la référence. La spontanéité, le coup de pinceau apparent, la couleur jetée en taches préparaient, à l'époque romantique, le goût pour une nouvelle peinture comme dans ces "Bacchantes et satyres" de  Chassériau.