lundi 22 septembre 2014

LE CLOS SAINTE EUGÉNIE

Actuellement, nous parquons nos voitures en face du Clos Sainte Eugénie. À l'occasion des Journées du Patrimoine, j'ai pris quelques photos du bâtiment et quelques notes sur son histoire compliquée.


Les romains bâtissent des thermes à "Aquae Segetae" (Moingt). Aqua, eau et Segeta, déesse celte des eaux bienfaisantes.
L'eau est partout présente, sources (La Romaine par exemple), zone inondable, "boutasses" dans le clos même.


 On trouve des traces de "mortier de tuileau" (chaux, sable et fragments de terre cuite), utilisé pour les aménagements hydrauliques.
Caldarium, tepidarium, frigidarium, vestiaires, bassin, espace d'exercices sportifs, font partie d'un ensemble d'accueil des voyageurs de la voie Bolène qui trouvaient aussi un temple (vers l'ancienne usine Gégé) et un théâtre dont il reste quelques traces, sans parler d'auberges, boutiques etc.
Ainsi restaurés, purifiés, divertis, ils pouvaient le lendemain reprendre la route, qui vers Lyon, qui vers Toulouse.

Au moyen-âge c'est un prieuré casadéen (dépendant de La Chaise-Dieu). Le prieuré de Moingt envoie à sa maison mère du vin de ses vignes. Longtemps cultivés, puis arrachés les pieds de vigne montrent encore leur présence.

Une chapelle gothique est construite au XIII° siècle, Sainte Eugénie.

Sainte Eugénie, vierge martyre, figure sur un vitrail de l'église  Saint Julien d'Antioche dans le centre de Moingt.


Le bâtiment, du moyen-âge au XX° siècle, ne cesse d'être habité et transformé pour des utilisations vraiment très diverses.
Prieuré dés 1096, couvent des Clarisses au XIX°, on devine dans les fenêtres alignées et aujourd'hui obstruées les cellules des sœurs.
Mais aussi, fabrique de passementerie, commerce d'eau-de-vie, écurie à chevaux (on aperçoit des stalles par une fenêtre ouverte).
Demeure bourgeoise jusqu'au rachat du clos par la ville  en 1990 (après le décès de Mlle Baudot).

Pour un peintre, il reste le charme des ruines à la Hubert Robert, un escalier enherbé,
un vieux puits,
une voûte qui n'ouvre sur rien,
ce bout d'inscription mystérieux.
et cette magnifique allée romantique.

Dans les deux années à venir le bâtiment qui se dégrade d'hiver en hiver, sera sécurisé et prêt, (peut-être à l'avenir),  après avoir vu passer les romains, les vandales, les religieux, les marchands, à de nouvelles aventures.









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