Le premier artiste qui a laissé son empreinte autrefois, sur la paroi des grottes, en traçant au charbon de bois la forme de sa Question, se nommait Théo. Depuis l’aube des Temps, à travers la peinture, l’Aimé de Dieu interroge le Créateur.
Lorsque Théo se met à peindre on suspend son souffle.
Ses mains meurtries par le travail, pourtant des bijoux de peinture sortent de ses mains.
Ses mains meurtries par le travail, pourtant des bijoux de peinture sortent de ses mains.
Son corps robuste, puissant, sa peinture si délicate et raffinée.
Tout en force contenue, penché, un peu voûté, très concentré, l’esprit posé.
Par son geste Théo se met à parler.
Il est précis, assuré, minutieux, une peinture délicate, raffinée, nourrie des maîtres anciens. Une longue pratique exigeante, soutenue par un regard intransigeant, perspicace.
Pour voir plus loin. Au-delà du paysage. Une peinture qui oblige au silence
Pour voir plus loin. Au-delà du paysage. Une peinture qui oblige au silence
Dans « Village sous la neige », le personnage seul dans le lointain. Une solitude, bâtie autour de la trouée lumineuse du bout de la rue. Neige épaisse à couper au couteau, Froid, solitude et silence. L’épaisseur des murs, celle de la neige qui l’on pourrait toucher, une densité toute matérielle, tactile, pour faire vivre l’âme de la peinture. Une mémoire de l’émotion.
Être au plus proche du paysage car la réalité est Suprême joie.
Silence et contemplations.
Ses peintures se nomment : "chemin dans la forêt", "chemin dans la brume" ou encore "chemin sur la lande"... Des chemins en cailloux, tortueux, tourmentés, des chemins qui invitent à marcher, à traverser seul.
Cheminer à travers les chemins de Théo c’est emprunter le mystère des ombres, des entrelacs de racines, tourner autour des reliefs, des horizons qui se déploient soudain, vastes et solitaires, chargés de secrets, presque inhumains. Derrière le rideau bluffant de la peinture, chaque trait, chaque couleur engendre la possibilité d’un chemin.
Le
paysage existe par la peinture. Qu’en serait-il du beau si aucune
peinture, jamais, n’avait existé. Aucun Courbet ou Géricault et tous
les autres anciens ou plus récents.
L’âme sensible à fleur de pinceau sait rendre à l’eau son âme bleutée en lumière turquoise.
Les paysages se déploient à l’infini, en trouées lumineuses et en cascades gazouillantes et sereines. Sous nos yeux, la cascade est en train de couler lumineuse et dorée.
Quelle Joie l’art de peindre !
« La dame âgée » évoque pour le peintre la question du Hamlet de Shakespeare: Être ou Ne pas être ? Qu'est-ce "être"?
Je crois dit Théo que tous mes tableaux se ressentent de cette interrogation !
« La peinture ne s’explique pas elle se ressent, je n’ai pas la prétention d’un philosophe-peintre » dit encore Théo.
Alors, Prendre son temps. Ne plus seulement regarder. Voir.
Laisser tomber les phrases, laisser tomber les mots. Silence et contemplation.
Lorsque le peintre donne l’ultime coup de pinceau à son tableau une joie sereine s’installe.
« Il n’y a pas un moment où nous ne serons pas ». Bhagavad Gita ch II verset 12
Acryliques et pastels : Théo Rossler
Texte : Marie Pierre Bayle juin 2016
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