Du signe du Verseau, Michèle de
Rogalski Landrot à travers ses aquarelles laisse glisser les
souvenirs.
A Montbrison, il suffit de passer le
pont et c'est tout de suite l'aventure...le passé arrive précis
daté, construit comme un bel édifice bien solide et rassurant en
surplomb de la rivière.
A travers ses nombreuses aquarelles
des quais du Vizézy Michèle nous convie à une promenade dans
l'Histoire, l'occasion de narrer l'un des épisodes
particulièrement fastueux de notre passé et de nous inviter à
rêver.
Depuis la Porte Saint Jean, remonter la
rue Tupinerie et passer le pont qui relie la rue Tupinerie à la rue
Notre Dame,
c'est le trajet que fait le 25 Avril 1536 à quatre
heures du soir François 1er et son cortège royal venant de Saint-Rambert.
L'équipage, depuis son château de la
Loire, a-t-il descendu le fleuve sur des barques, des rambertes
aménagées en flotte du Roi ? Ou a-t-il tranquillement d'auberge
en auberge sûre, longé les bords de Loire. A nous, à vous
d'imaginer!
Voici le souvenir de la scène
soigneusement noté dans les archives du montbrisonnais.
" François 1er vêtu de rouge, monté
sur un cheval rouan, est accompagné de la reine Éléonore et de ses
trois fils : le dauphin François, Henri duc d'Orléans, Charles duc
d’Angoulême et des ses deux filles : Madeleine, reine d’Écosse
et Marguerite de Navarre. Le duc de Guise et de nombreux dignitaires
les accompagnent».
Quelle effervescence pour notre petite
ville!.
«Les quatre consuls de la ville
tendent au-dessus de la tête du souverain un magnifique dais en
damas blanc brodé d'un grand «F» en or surmonté de la couronne
royale, le cortège se met en route escorté par six cents «Enfants
de la Ville» en armes, précédés de trompettes et de
tambourins.
Tandis que les cloches de toutes les
églises et couvents de Montbrison sonnent à toute volée, François
1er et sa suite parcourent les rues étroites et tortueuses sous les
guirlandes de feuillage. Toute la population se presse en habits de
fête, acclame ses hôtes royaux en poussant le vieux cri
d'allégresse: "Noël!, Noël...."
Le roi et sa suite sont logés dans la
maison du chanoine Pierre Paparin en face de la collégiale, les
immeubles portant les numéros 4 et 6 de la rue Notre Dame».
Le lendemain, au cours d'une cérémonie
grandiose, François 1er entouré de sa cour reçoit dans le chœur
de la collégiale le serment de fidélité de ses nouveaux sujets. La
province de Forez vient d'être rattachée au royaume de France,
chanoines, officiers de la ville, seigneurs de la province, tous
mettent genou à terre devant le roi de France.
Le «Te Deum» chanté par la Maîtrise
de la Collégiale et accompagné par les musiciens de la Chapelle
Royale qui a suivi le roi dans son déplacement s'élève sous les
voûtes de Notre Dame où sont accrochées les oriflammes. Les
piliers disparaissent sous les tapisseries des Flandres et les
bannières frangées d'or. La «Rose d'Or» donnée par le pape
Clément VI à Jeanne de Bourbon et les pierreries des reliquaires
exposés sur le passage du roi étincellent de mille feux.
Ce merveilleux Trésor a été volé
quelques années plus tard par les troupes du baron des Adrets, lors
du pillage de Notre Dame le 14 juillet 1562.
Le roi de France est fait chanoine
d'honneur du Chapitre et reçoit des mains du doyen l'insigne du
canonicat, «l'aumusse», une
sorte de fourrure que les
chanoines portent au bras. Cette dignité s'est perpétuée pour les
rois et les chefs d’État français. Le président de la république
actuel en a hérité.
François
1er satisfait des fêtes brillantes qui se succèdent et pour le
plaisir de ses nouveaux sujets prolonge de seize jours sa visite.
Montbrison joue à merveille son rôle de capitale du Forez et en
gardera une nostalgie. Elle a été avec Dreux l'une des rares
villes à commémorer la mort de Louis XVI et de la royauté ".
Extrait de "Montbrison cœur de Forez" de Marguerite Fournier-Néel
Laissons l'Histoire pour rencontrer à nouveau les peintures de Michèle.
« Il
y a une quinzaine d'années j'apprends l'aquarelle avec Christiane
Bonnefoy.
Nous la regardions faire, elle nous
mettait à l'aise et nous entraînait à avancer dans la liberté du
geste. Aucune critique, elle nous encourageait tout le temps, j'ai
apprécié sa façon d'enseigner et je l'ai suivi pendant huit ans.
Maintenant je fais des recherches en
généalogie, le passé tient une grande place, j'ai besoin de
connaître, de comprendre de trouver trace, c'est passionnant».
Herboriste passionnée et
passionnante, Michèle raconte mille histoires sur les plantes, leur
origine et les terroirs, lors des sorties peinture en plein air à
Pierre sur Haute.
A la fois poète et scientifique, à la fois discrète et immédiatement efficace Michèle passe avec plaisir et passion ses connaissances. Son travail de peintre soigné précis, sait rendre plus vivante la réalité des choses.
« la réalité du paysage, les
maisons, la réalité me rassure» dit-elle.
L'aquarelle des deux poissons donne à
voir, à sentir sous les doigts la peau visqueuse et la brillance
plus vraie que nature.
Regarder, analyser et rendre les
reflets de l'eau dans l'eau, une contemplation pour nourrir l'âme et
la sensibilité.
J'ai hâte l'été prochain d'entendre
Michèle nous enseigner les plantes.
Aquarelles de Michèle de ROGALSKI LANDROT - Texte de Marie-Pierre BAYLE
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