dimanche 25 mars 2018

STAGE JOE

Dépaysement garanti pour ce troisième stage de pratique artistique. 

Un affluent du fleuve Congo coulait aux portes de l'atelier. La musique africaine et les vives couleurs des boubous réjouissaient les murs de l'ancien stand de tir. Même la chaleur sous la verrière participait de l'ambiance.

À l’accueil, pour faire connaissance, Joe nous parlait de son parcours depuis son Congo natal, en passant par une école d'art à Alger et sa pratique d'artiste basé, pour le moment, à Saint-Étienne.


Onze participants, dont deux invitées, pour partager son discours humaniste,  sa passion des couleurs vives, des plis soigneusement sculptés dans les étoffes chamarrées, du travail soigné et très classique dans la facture. 


Le statut de la femme africaine est au centre de son inspiration, son rôle dans le monde moderne après le matriarcat des origines.



Plongeons sans bouée dans le fleuve de la création. D'abord choisir ses étoffes.


Coller les tissus sur le support en façonnant des plis que la colle figera en les durcissant.


Lire ensuite dans la forme des collages, des couleurs et des plis, la suite de l'histoire. Un dessin centré sur la mise en scène du visage et du corps.

 
À table !

Reprendre des forces et poursuivre les échanges, rêver aussi autour des histoires de Joe.


L'après-midi voit la fin des réalisations.


Joe n'hésite pas à donner le coup de main qui débloque les moments de doute.





Une journée productive, riche en développements ultérieurs, animée par un artiste philosophe "qui peint comme il respire" (Coco). "La violence presque agressive de ses couleurs, l'éclat de sa jeunesse, un monde nouveau venu d'Afrique" (Marie-Pierre).







"Bientôt, j'espère de nouvelles aventures avec les Tupins". (Coco)

 ...


vendredi 16 mars 2018

VISITE AU MAMC DE SAINT-ETIENNE

Pour les 30 ans du Musée d'Art Moderne et Contemporain de Saint-Étienne nous étions huit pour découvrir "My red homeland" d'Anish Kapoor (dont nous avions déjà vu des œuvres au Couvent de La Tourette) http://lestupinsmontbrisonnais.blogspot.fr/2015/11/les-tupins-au-couvent.html
et l'exposition "Considérer le monde" à partir des collections du Musée.

Salle 1 Connivences entre mondes industriels et artistiques
 Architectes et designers s'intéressent aux formes simples, pures, efficaces.


Salle 2 La mécanique de l'image
 
L'hyperréalisme de Don Eddy.

L'aventure spatiale dicte les formes des objets du quotidien.


Salle 4, "Narrative Art" ou quand le spectacle est dans la salle.

Salle 7 Figuration/ DÉ-figuration.
Les artistes se détachent de plus en plus de la reproduction fidèle du corps humain.

Jean Dubuffet et "l'art brut".

Gaston Chaissac, "Ce qui le porte, c’est le matériau, la spontanéité, la trouvaille. C’est un cueilleur."


Salle 10 et 11, La quête du minimalisme.
 "Ce que vous voyez est ce que vous voyez" dit Frank Stella, il n'y a pas de symbole ou de message.

"Fladrine" de Frank Stella.

Salle 13,  Réinterprétation des grandes thématiques de la tradition.
Au premier plan, "Sanguis/Mantis" de Jan Fabre, un champ de bataille d'armures-carapaces.

Ces quelques photos donnent une idée de la richesse de cette présentation.

 Terminons par cette grande œuvre de Michael Buthe utilisant acrylique, papier journal, peinture argentée et dorée sur toile.

La grande salle consacrée à Anish Kapoor était impressionnante. 

"MY RED HOMELAND" (ma terre natale rouge).



Sur une plateforme de 12 mètres de diamètre, plus de 20 tonnes de matière rouge, cire, vaseline, pigments sont modelés en permanence par un bloc d'acier qui tourne très lentement.

"Unborn", silicone et fibre de verre. Ces œuvres ont trait à nos souvenirs les plus anciens, en lien avec la maternité, à l'origine universelle de l'humanité toute entière...

Du rouge, du violet, du jaune, du noir... surgit une complexité qui fascine.

"L’espace manipule votre corps".
Une exposition bouleversante.

mardi 13 mars 2018

HUMEUR, HUMOUR, DES COULEURS, DES TABLEAUX, COCO ...

 
Au fil des mots, humeur, humour, des couleurs, des tableaux, Coco ...


Hallucination n°1
  
Une frêle silhouette avance en funambule sur le fil de la langue, un chemin à la gomme s'étire au fil des mots. Parler comme on respire, mettre des mots pour s'en sortir, de l'humour, des trouvailles, de la philosophie, de la Vie à revendre, marcher à demi mots, des surprises à n'en plus finir, c'est Coco.
Une frêle silhouette, sortie d'une bouche immense. Naissance. S'évader d'une matrice par les mots.
Parler la parole qui libère. Aller de l'avant, avoir une langue bien pendue et savoir la tenir, être à l'écoute et toujours marcher, pieds nus ou avec des chaussures orthopédiques.
C'est le vide sous les pieds de la mince silhouette dessinée, petite, fragile , une chute, un vertige, le monde en train de se défaire. Notre amie peintre est à l'écoute. Aller vers l'autre, écouter ses difficultés, son métier !. Au jour le jour, coûte que coûte, l'un après l'autre, impossible de s'arrêter. Partir devant, en avance. 


  Coco, séduisante, japonisante, humour à fleur de lèvres, connaissance et histoires étonnantes à raconter. Baladine de l'amour aux racines incertaines, frêle silhouette, qu'un faible souffle ébranle, qu'une émotion palpite, femme de cœur, pourtant si solide. Martiale, elle fait face, surprend l'autre, le désarçonne, tient en haleine son public. Des histoires passionnantes et loufoques, suspendues à un fil, celui de l'écoute.
Regardez bien sur le dessin, c'est une mise en abîme. L'autre est immense, la grande Autre avec sa large bouche agit et s'agite. Rester sur le qui vive. Sauver sa peau. Composer avec l'alter égo. Haltère et Go. Une habile équilibriste entre Sentir et senti-ment.


Hallucination N° 2

  Un clown hyper sensible s'évertue à tenir debout. Coco version masculine. Qu'est ce qui le tient ? Qu'est-ce qui la tient ? Jouer la vie, danser les mots, humour et ivresse de la parole, choisir les mots, ceux qui font sens au delà du sens.


Maintenant voici les mots et l'humour de Coco qui réfléchit sur l' Art de peindre.

« Discours de la méthode »...... Peindre est l'art de se compliquer la vie et d'en jeter plein la vue à des gens qui ne vous ont rien fait.
« Boum, boum, Radio Montbrison-London, les névrotiques parlent aux nés-vrotiques ».

Quoi de plus beau et de plus émouvant qu'un monochrome blanc.
Peut-on imaginer peinture plus minimaliste ou support à l'imagination plus ouverts.
Et bien non, il y a des gens qui éprouvent le besoin maladif d'illustrer la maxime : « Pourquoi faire simple, quand on peut faire compliqué.

Les peintres traitent leur névrose par la sublimation disent les psychanalystes.
Comment transformer nos plombeuses pulsions par l'alchimie dorée du pinceau en substantifique moelle comme aurait dit Rabelais.

Les aquarellistes s'épargneraient de louables efforts en prenant des photos de leurs modèles, au lieu  de s'acharner à peindre des représentations qu'ils essaient de faire coller au « Réel »
Comme aurait dit Lacan : « Dès lors qu'on dénomme le 'Réel' il n'est plus qu'une réalité, la réalité des aquarellistes.

Quant aux amis peintres qui s'adonnent au non-figuratif, leur cas est encore plus affligeant.
Ils suent sang et eau pour accoucher d'une idée à propos de laquelle ils devront utiliser tous les subterfuges techniques possibles pour ne pas la modéliser. 

Voilà en quelques mots ma profession de foi d'artiste amateur qui sollicite l'honneur d'être accueillie chez les « Tu crées » groupe où je serai en pays de Connaissance.

C'est toujours Coco qui parle.

  Je souhaite vous compter le dernier week-end  de travail avec Roger Groslon que certains parmi vous connaissent ...
La première étape consiste à récolter des objets surprenants : percerettes, ficelle à gigot, pics à barbecue, boîtes à chaussures, livres...J'en passe et des meilleurs. Je me remémore avec joie ma visite chez Monsieur Bricolage le jour où Roger nous avait prescrit d'acheter un pinceau "queue de morue". Je n'avais pas perçu l'incongruité de la chose et fut un peu perplexe de constater que le vendeur était littéralement écroulé de rire, il en avait de grosses larmes sur les joues et était secoué de spasmes. D'un naturel altruiste il héla ses deux collègues : "Hei, la dame elle veut une queue de morue "et ils se marrèrent, se gondolèrent, se plièrent, s'écroulèrent, se tordirent ... il y avait bien longtemps que je n'avais pas donné autant de plaisir à un homme...! 

  À l'atelier, l'assistance est invitée à déchirer, démonter, percer, recoller, ficeler.....pour produire un livre objet. Ne vous faites aucune illusion : il n'est pas prévu de détruire un annuaire, trop chargé d'informations personnelles, ni un livre tout"pourri". Notre cher iconoclaste poussa des cris de joie quand Patricia, sa compagne choisit un livre de la Pléiade, quant à moi il fut hilare en constatant que j'hésitais à sacrifier un livre de Léonard de Vinci et me poussa au crime avec tant de bonne humeur que je ne pus résister.

Je produisis donc un "voilier -éléphant". Il fallut le photographier en "plans serrés " pour faire un dessin au crayon représentant le point de vue  partant de l'intérieur de l'objet livre tout en changeant plusieurs fois de perspective.



  Vous imaginez bien que ce fut ensuite un jeu d'enfant de produire une peinture , même si de mon point de vue elle trompe énormément .......


Œuvres plastiques de COCO                            -                            Texte de Marie-Pierre BAYLE