Au fil des mots, humeur, humour, des
couleurs, des tableaux, Coco ...
Hallucination n°1
Une frêle silhouette avance en
funambule sur le fil de la langue, un chemin à la gomme s'étire au
fil des mots. Parler comme on respire, mettre des mots pour s'en
sortir, de l'humour, des trouvailles, de la philosophie, de la Vie à
revendre, marcher à demi mots, des surprises à n'en plus finir,
c'est Coco.
Une frêle silhouette, sortie d'une
bouche immense. Naissance. S'évader d'une matrice par les mots.
Parler la parole qui libère. Aller de
l'avant, avoir une langue bien pendue et savoir la tenir, être à
l'écoute et toujours marcher, pieds nus ou avec des chaussures
orthopédiques.
C'est le vide sous les pieds de la
mince silhouette dessinée, petite, fragile , une chute, un
vertige, le monde en train de se défaire. Notre amie peintre est à
l'écoute. Aller vers l'autre, écouter ses difficultés, son
métier !. Au jour le jour, coûte que coûte, l'un après
l'autre, impossible de s'arrêter. Partir devant, en avance.
Coco, séduisante, japonisante, humour
à fleur de lèvres, connaissance et histoires étonnantes à
raconter. Baladine de l'amour aux racines incertaines, frêle
silhouette, qu'un faible souffle ébranle, qu'une émotion palpite,
femme de cœur, pourtant si solide. Martiale, elle fait face,
surprend l'autre, le désarçonne, tient en haleine son public. Des
histoires passionnantes et loufoques, suspendues à un fil, celui de
l'écoute.
Regardez bien sur le dessin, c'est une
mise en abîme. L'autre est immense, la grande Autre avec sa large
bouche agit et s'agite. Rester sur le qui vive. Sauver sa peau.
Composer avec l'alter égo. Haltère et Go. Une habile équilibriste
entre Sentir et senti-ment.
Hallucination N° 2
Un clown hyper sensible s'évertue à
tenir debout. Coco version masculine. Qu'est ce qui le tient ?
Qu'est-ce qui la tient ? Jouer la vie, danser les mots, humour
et ivresse de la parole, choisir les mots, ceux qui font sens au delà
du sens.
Maintenant voici les mots et l'humour
de Coco qui réfléchit sur l' Art de peindre.
« Discours de la méthode »......
Peindre est l'art de se compliquer la vie et d'en jeter plein la vue
à des gens qui ne vous ont rien fait.
« Boum, boum, Radio
Montbrison-London, les névrotiques parlent aux nés-vrotiques ».
Quoi de plus beau et de plus émouvant
qu'un monochrome blanc.
Peut-on imaginer peinture plus
minimaliste ou support à l'imagination plus ouverts.
Et bien non, il y a des gens qui
éprouvent le besoin maladif d'illustrer la maxime : « Pourquoi
faire simple, quand on peut faire compliqué.
Les peintres traitent leur névrose par
la sublimation disent les psychanalystes.
Comment transformer nos plombeuses
pulsions par l'alchimie dorée du pinceau en substantifique moelle
comme aurait dit Rabelais.
Les aquarellistes s'épargneraient de
louables efforts en prenant des photos de leurs modèles, au lieu de s'acharner à peindre des
représentations qu'ils essaient de faire coller au « Réel »
Comme aurait dit Lacan : « Dès
lors qu'on dénomme le 'Réel' il n'est plus qu'une réalité, la
réalité des aquarellistes.
Quant aux amis peintres qui s'adonnent
au non-figuratif, leur cas est encore plus affligeant.
Ils suent sang et eau pour accoucher
d'une idée à propos de laquelle ils devront utiliser tous les
subterfuges techniques possibles pour ne pas la modéliser.
Voilà en quelques mots ma profession
de foi d'artiste amateur qui sollicite l'honneur d'être accueillie
chez les « Tu crées » groupe où je serai en pays
de Connaissance.
C'est toujours Coco qui parle.
Je souhaite vous compter le dernier
week-end de travail avec Roger Groslon que certains parmi vous
connaissent ...
La première étape consiste à
récolter des objets surprenants : percerettes, ficelle à gigot,
pics à barbecue, boîtes à chaussures, livres...J'en passe et des
meilleurs. Je me remémore avec joie ma visite chez Monsieur
Bricolage le jour où Roger nous avait prescrit d'acheter un pinceau
"queue de morue". Je n'avais pas perçu l'incongruité de
la chose et fut un peu perplexe de constater que le vendeur était
littéralement écroulé de rire, il en avait de grosses larmes sur
les joues et était secoué de spasmes. D'un naturel altruiste il
héla ses deux collègues : "Hei, la dame elle veut une queue de
morue "et ils se marrèrent, se gondolèrent, se plièrent,
s'écroulèrent, se tordirent ... il y avait bien longtemps que je
n'avais pas donné autant de plaisir à un homme...!
À l'atelier, l'assistance est invitée
à déchirer, démonter, percer, recoller, ficeler.....pour produire
un livre objet. Ne vous faites aucune illusion : il n'est pas prévu
de détruire un annuaire, trop chargé d'informations personnelles,
ni un livre tout"pourri". Notre cher iconoclaste poussa des
cris de joie quand Patricia, sa compagne choisit un livre de la
Pléiade, quant à moi il fut hilare en constatant que j'hésitais à
sacrifier un livre de Léonard de Vinci et me poussa au crime avec
tant de bonne humeur que je ne pus résister.
Je produisis donc un "voilier
-éléphant". Il fallut le photographier en "plans serrés
" pour faire un dessin au crayon représentant le point de vue
partant de l'intérieur de l'objet livre tout en changeant plusieurs
fois de perspective.
Vous imaginez bien que ce fut ensuite
un jeu d'enfant de produire une peinture , même si de mon point de
vue elle trompe énormément .......
Œuvres plastiques de COCO - Texte de Marie-Pierre BAYLE