Studieuse
et concentrée Anne-Marie pose sur la toile par touches successives
le ciel et le vent et même la pluie qui commence à arriver. Elle
sera la dernière à plier bagage à regret car il reste encore à
mettre un pan de muraille jaunie de soleil et de chaleur.
Tout
est là, réalisé touche après touche avec application et
certitude. Le geste est sûr, étudié, une longue pratique et une
concentration intense mais détendue. Absorbée et souriante quoi
qu'il arrive.
Peindre
dehors, sur motif, en prise directe avec les éléments
atmosphériques et les particularités géographiques du lieu. Une
sorte d'épreuve initiatique renouvelée à chaque sortie. Faire
entrer le dehors dans la toile aux bonnes proportions, aux dimensions
justes, ce petit bout de monde qui vous défie avec ses couleurs, ses parfums et ce moment particulier de vent de soleil ou de pluie, de chaleur accablante ou de bise froide.
CHÂTEAU de COUZAN, j'ai adoré peindre ces ruines de château malgré un soleil de plomb.
Nos
sorties à plusieurs sur le motif sont un compagnonnage pictural, qui
mobilise une énergie intense ou dilettante, une conquête
personnelle ou une journée ludique en plein air.
Nous partons à plusieurs pour goûter ensemble la clarté et le vent, l'ombre fraîche et le soleil qui tourne et partager ensemble une table bien garnie à midi. La couleur que l'on voudrait poser mais qui se dérobe car la lumière a changé et l'ombre a pris la place. L'habitude, la répétition sont la clé de la réussite, c'est imparable pour la peinture et le dessin.
Nous partons à plusieurs pour goûter ensemble la clarté et le vent, l'ombre fraîche et le soleil qui tourne et partager ensemble une table bien garnie à midi. La couleur que l'on voudrait poser mais qui se dérobe car la lumière a changé et l'ombre a pris la place. L'habitude, la répétition sont la clé de la réussite, c'est imparable pour la peinture et le dessin.
SALT-EN-DONZY, je voyais des fantômes partout, mais très belle journée.
Nous
peignons ensemble, chacun, chacune absorbés dans notre univers,
concentrés sur la réalisation de notre peinture sur motif avec
chacun notre point de vue. A la fin de la matinée, nos commentaires
discrets ou élogieux. Admirer ou s'extasier sur le travail de
l'autre qui surprend parfois et que souvent l'on admire.
Le
travail de l'autre est bien meilleur que le sien.
ARBORETUM DE CHAZELLES-SUR-LAVIEU, nous étions noyés dans la verdure.
Anne
Marie se confie:
«A
chaque sortie peinture, je vais au rendez-vous mais je ne sais pas ce
que je vais peindre. Il y a le plaisir de chercher le point de vue
qui va me plaire. Le rayon de soleil qui passe par les vitraux de la
chapelle de Bard. Sans hésitation c'est cette porte-là et tout cela
dans un court laps de temps. Le pire c'est de ne rien trouver d
intéressant.
Première peinture sur site de ma vie.
Le
choix du sujet, l'installation, le cadrage, en hauteur, en largeur,
puis le croquis au fusain avec du recul. Les contraintes fournissent
l'adrénaline nécessaire pour aller jusqu'au bout , il faut que ça
marche, une intensité m'envahit. L'excitation est tellement grande
que ça marche et je suis pressée de commencer à poser la couleur,
mais il est raisonnable de vérifier la justesse du tracé.
CHÂTEAU du ROUSSET, la végétation pousse dans les fenêtres, il fait très chaud pour de l'acrylique.
À l'étang de Champdieu, la peinture reflète mon état intérieur,
pluie, vent, excitation. En état second je peins et je suis rassurée
par le groupe, la présence des autres, l'ambiance sympa, débonnaire,
bon enfant et pourtant je ne vois plus personne, je me mets dans ma
bulle, un état spécial d'absorption, de communion avec la nature.
Le temps n'existe plus, je m'oublie, je suis dans mon truc.
ÉTANG DE LA VALLON (Champdieu), le vent fou m'a beaucoup énervé et les coups de couteau partaient dans tous les sens.
Je
me souviens, au Moulin des Massons, nous étions nombreux et j'étais
particulièrement motivée, captée complètement, tendue vers mon
but. Je ne voyais plus personne. Traduire l'ambiance particulière du
moulin, la proximité de la rivière et des arbres, un challenge de
réussite que j'aime me donner.»
Inlassablement Anne Marie continue de poser une touche après l'autre, ocre brun, jaune doré couleur soleil, des couleurs de joie, de sérénité, d'amour du beau, du goût de la lumière, la couleur chaude lumineuse des pierres de Bourgogne.
SAINT-JEAN-SAINT-MAURICE, nouvelle expérience, deux jours devant le public. Le texte du cadran solaire a guidé mon choix : "Je ne connais que les heures de lumière". Il faut se créer une bulle pour ne pas voir, entendre et sentir les curieux autour de soi.
Ses peintures ont la particularité d'être
toujours éclairées d'une lumière chaleureuse, solaire, empathique,
la vie toujours belle et sereine à regarder. Un paysage gris,
maussade, devient lumineux et rayonnant sur la toile ; d'ailleurs
notre Prieuré prend des allures de Bourgogne avec ses pierres dorées
et sa lumière du sud.
Il fait chaud au prieuré de Champdieu ce jour-là et
il faut accentuer, intensifier les ombres au pied de la muraille,
aller vers les ocres rouge. Un combat entre la toile et les éléments,
une mise à l'épreuve ludique et jouissive.
Le
village de Champdieu s'enroule comme une écharpe autour de son Prieuré. Il s'échappe vers l'ancienne école au bord de la rivière,
puis s'étale vers la plaine pour se perdre là-bas dans les étangs.
Avec
ses origines bien anciennes, le village doit sa renommée au prieuré
fondé par des moines bénédictins en l'an 980. Ce monastère
relevait de l'abbaye bénédictine de Manglieu, en Auvergne. Il reste
aujourd'hui le cloître flanqué de tourelles, mais aussi son église
Saint-Sébastien avec ses deux clochers et ses trois nefs. L'église
a été fortifiée! Mâchicoulis, échauguettes pour
renforcer les angles, les contreforts, rien ne manque! Une vraie
petite forteresse...
Tout à côté de l'église, la chapelle
gothique élevée au tout début du XVIe siècle par le prieur
Pierre de la Bâtie qui a également fait élever un hôpital
à la même époque!
Les bâtiments du couvent (début du XIIe siècle) forment un rectangle avec l'église, au centre une grande cour et le réfectoire, cette belle salle restaurée au XIXe siècle cache des peintures murales, une représentation de la Cène, dont la fraîcheur des couleurs s'explique peut-être par le fait qu'on les avait dissimulées sous plusieurs couches de crépi!
Les bâtiments du couvent (début du XIIe siècle) forment un rectangle avec l'église, au centre une grande cour et le réfectoire, cette belle salle restaurée au XIXe siècle cache des peintures murales, une représentation de la Cène, dont la fraîcheur des couleurs s'explique peut-être par le fait qu'on les avait dissimulées sous plusieurs couches de crépi!
Joyeuse,
lumineuse la peinture d'Anne-Marie est là pour célébrer le beau et
immortaliser le pays que nous aimons.
NOTRE-DAME-DE-L'HERMITAGE (chapelle du cimetière), ambiance mystique et sérénité dans les sapins.
BARD, une envie de peindre les iris.
Peintures : Anne-Marie REYNAUD
Texte : Marie-Pierre BAYLE
Super l'idée de présenter un peintre à travers ses differentes œuvres et ses commentaires sur les conditions d'exécution en plein air. 💕
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