mardi 12 mai 2020

AGNÈS GUILLOT LE CRI


Le Cri,

Vlan, vous le prenez en pleine figure ce tableau. 





Les peintures d'Agnès, souvent un cri dans le silence ambiant!



Même ce qui est en dur, ne dure pas. Rien n'est fait pour durer, nous espérions dur dur que ce monde continue vaille que vaille à croître en richesses, en santé, un monde meilleur qui irait vers le mieux, le beau et la croissance à outrance. 



La Grande avenue nous regarde de ses orbites creuses et goguenardes. 




- «Vous les gentils spectateurs, vous gens de la ville, vous m'avez construite, vous m'avez voulue grande, majestueuse, riche en commerces de luxe, en établissements bancaires, en agences de voyages, en boutiques prestigieuses aux enseignes renommées en frivolités dispendieuses.

J'ai brillé de toutes mes vitrines lumineuses et achalandées, venus des quatre coins du monde des foules ont déliré devant mes richesses largement étalées. Vous êtes même venus me visiter.



C'est terminé!



Après la civilisation, nos murs vides, nos appartements abandonnés, nos drapeaux déchirés, nos maisons, nous ricanons de nos mâchoires édentées, de nos fenêtres meurtries aux vitres éclatées, nos débris tranchants s'amoncellent en bas. Vidée, Désertée.

Vous vous accrochiez à un bout de drapeau écarlate et révolutionnaire, vos grands défilés avec slogans et pancarte. Vous aviez raison, l'humain a toujours raison et vous vouliez l'imposer!



Jetée aux ordures la grande Avenue!» 







La peinture d'Agnès, puissamment évocatrice, raconte une post apocalypse.

Les vents ont tourné, les esprits furieux et grimaçants ont pris possession des lieux.

Ils nous jettent un regard mauvais, furieux et provocateur.



Au début, il y a quelques mois seulement ce n'était rien, une rumeur lointaine, une vague information venue d' un Orient vite oublié. Un virus minuscule a tout bousculé.



Le déni et le délire ont continué. Délire de grandeur inassouvie, de supériorité, le toujours plus et toujours plus fort, plus grand, plus vite. Ça continue des siècles, des mois, des années. Terminé!



Nous les esprits vengeurs et protecteurs avons dû nous fâcher avons dû mettre le holà.



Bousculé votre jeu de Lego exacerbé, votre jeu de l'Ego démesuré.






Nous les Protecteurs d'une Nature maladive et malmenée, nous les protecteurs de vos vies dévoyées, vous nous avez ignorés, bien trop occupés à vous amuser, à crier, à rouspéter pour un oui pour un non.



Nous les Protecteurs furieux avons crié: 


«Ça suffit assez rigolé les humanoïdes dégénérés.

Assez paradé, assez gonflée votre démesure. Vingt siècle d'insolence à vouloir tout comprendre.

Les temps ont tourné, vous n'êtes plus d'actualité, vous appartenez au passé!».



Une nouvelle espèce en train de se créer? 

Nouvelle humanité? 

Vie toujours à recommencer! 







Peinture : Agnès GUILLOT

Texte : Marie-Pierre BAYLE

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