Le labyrinthe
On attend qu'il nous peigne des
paysages de lumière, des «Soleils couchants après l'inondation»
aux accents orangers puissants et chaleureux....des Automne ou des
printemps en bord de Loire, et voilà que Jean Valette nous
peint des labyrinthes. Le peintre depuis quelques temps n'est
plus là où chacun l'attend .
Ce texte est écrit aux alentours de
Pâques et je pense à notre conversation de fin d'après midi au
local où André Tissot nous pose la question «Et le Christ pour
vous il est mort quel jour? Comme nous restons hésitants, notre Jean
Claude dit le vendredi saint à 3h de l'après midi. Ça a bien l'air
d'une bonne réponse selon les évangiles.
Et il est ressuscité
quand? continue à interroger André. Les choses se gâtent.
Trois jours après, le
dimanche de Pâques, clamons nous tous d'accord.
Je regrette dit André
qui en bon mathématicien poursuit son raisonnement. Ça ne fait pas
trois jours, comment vous comptez! Restons ahuris, ébaubis avons
jamais remis en cause les Textes, paroles d'évangile.
Et chacun de dire c'est
une affaire d'intervalles et de points. L'affaire qui aurait pu durer
longtemps n'a toujours pas été élucidée et elle demande une
réponse avisée.
Jésus n'est plus là
où les femmes l'attendent. Il a quitté le tombeau, ressuscité,
comme la peinture de Jean a quitté les lieux tranquillement heureux
de la belle peinture. Avec ses labyrinthes, il nous interroge et nous
surprend. Avec simplicité et humour Jean nous promène dans une
allégorie fantasmée ou le détail infime donne à voir la
puissance des symboles.
J'aime que la peinture,
comme l'écriture nous échappe, nous balade où elle veut, dans la
joie et le mystère.
«Pour tenter de
donner une représentation plastique approximative du Christ après
la résurrection écrit Sylvie Germain dans Les échos du silence. Il
faudrait s'inspirer de la peinture de certains expressionnistes, de
Kokoschka à Francis Bacon, ou de la peinture gestuelle de Pollock,
de l'abstraction lyrique façon Kandinsky ou Hartung, du
simultanéisme à la Delaunay,...de toute peinture où le mouvement
brise les lignes, où vibre la lumière, où la vitesse transfigure
le visible ».
Pourquoi pas le
labyrinthe présent à Chartres et dans tellement de lieux sacrés!
Pour pénétrer le
labyrinthe de Jean, le silence s'impose.
Pas à pas sur la
pointe des mots.
Un clown équilibriste
fait un pied de nez à la Sagesse, à la Sciences, à Dieu le Père!.
Un volte face, un
retournement nécessaire pour côtoyer l'imprononçable.
La plume et l'encrier,
un savant philosophe compulse le grand livre des mystères.
Rouge le feu
alchimique, comme est rouge la chevelure du grand prêtre, qui se fait un sang
d'encre!
Côtoyer Callisto, la
grande ourse propulsée dans le ciel par Zeus,
S'initier à la Main
de lumière, main sortilège,...chut, mystère.
Guérir, se guérir, se
promener en montgolfière.
Se balancer, s'en
balancer, suivre les fils ébouriffés du Destin, fils de lin ou de
coton.
Blanc fil d'Ariane ou
de la conversation, corde de rappel.
Chemin de retour.
Surtout ne pas perdre le fil.
Le soleil si faible
dehors et l'intense lumière blanche au cœur du labyrinthe.
L'énigme, vous avez
trouvé: Oui mais bien sûr, il ne s'agit pas de trois jours mais du
troisième jour.
Vide le tombeau.
Sur
la pointe des pieds.
Les mots se retirent.
Texte Marie-Pierre BAYLE - Peinture Jean VALETTE
Original!
RépondreSupprimerMarie Pierre et Jean nous surprendront toujours.
Bravos à tous les deux