«Marcher sur le chemin de Compostelle
est particulier, je me sens bien, je me suis toujours sentie bien sur
ce chemin.
J'oublie mes soucis, ma famille. J'oublie tout. Je suis
ailleurs.
Je me sens bien, absorbée par la
marche et les paysages. Je prends beaucoup de photos. Je rencontre
des pèlerins en route, c'est formidable et le soir nous mangeons
ensemble, des moments extraordinaires, on est ailleurs. J'aimerais le
refaire.
C'est en 2008 que nous avons commencé,
une étape chaque année, 15 jours avec une moyenne de 25 km par
jour. Nous l'avons fait à deux, avec ma sœur Mike. Nous sommes
parties de la maison de Soleymieux qui est sur le chemin, nous avons
rejoint Le Puy par le GR 65 puis vers Conques, les paysages sauvages
sont magnifiques.
C'est du côté français qu'il y a les plus beaux
paysages.
Dans les auberges nous avons toujours
été bien accueillies.
En 2009 De Conques à Cahors: Un seul
mauvais souvenir, à l'endroit «le Sauvage». Il pleuvait, après un
orage carabiné, nous étions trempées. Le patron du gîte au nom
prédestiné : «Vous avez réservé?». Nous avons eu droit à la
vieille grange aux courants d'air glacés, étions frigorifiées. Le
lieu portait bien son nom. C'est la seule fois où nous avons été
mal reçues.
Partout des sentiers faciles et bien
balisés, une marche aisée.
En 2010 Cahors-Condom et en 2011
Condom-Saint Jean Pied de Port : La montée des Pyrénées est très
dure, il s'agit d'arriver au fameux col de Roncevaux.
En 2012 Saint Jean Pied de Port -
Burgos et l'année suivante jusqu'à Santa Catalina de Somoza puis en
2014 jusqu'à Porta Ferrada.
Nous terminons le sentier en 2015 de
Porta Ferrada à Santiago.
Dans la région de Santiago, c'est tout
plat. L'arrivée à Saint Jacques est impressionnante, la foule
partout, le parvis noir de monde. On n'a pas pu entrer dans la
basilique, nous sommes revenues le lendemain en nous levant très tôt
le matin pour faire la queue avant d'entrer dans le Saint des Saints
de l'édifice, nous agenouiller parmi les visiteurs et pèlerins.
Les marques jacquaires du chemin de
Compostelle. Chacun connaît les fameuses coquilles en céramique ou
en laiton qui abondent maintenant. Montbrison ne fait pas exception
avec ses coquilles sur les trottoirs vers le calvaire.
Dans la
campagne, borne jacquaire en ciment et flèches jaunes rassurent et
incitent à continuer quand on se croit perdu.
La créanciale de l'église catholique
de France crée par les évêques du chemin de Saint Jacques.
De bien beaux tampons.
Nombreux sont les chemins de MH. Les
sentiers de notre région mais surtout la découverte de nouveaux
pays et paysages. Les surprises du lointain: chemin de Compostelle ou
chemin de Stevenson, Guatemala, Laos et beaucoup d'autres voyages
autour du monde au gré des affinités.
Laos
Le Chemin
de Stevenson, nous l'avons fait en 2017 me raconte MH. Il est
plus court, seulement 300km, mais il est plus difficile. Il part
aussi du Puy et traverse les Cévennes vers Mende.»
Le chemin est un chemin, voilà tout.
Il monte, il descend, il glisse, il donne soif, il est bien ou mal
indiqué, il longe des routes ou se perd dans les bois et parfois on
se casse la figure, mais on se relève vite en réconfortant celle
qui vous accompagne et qui a eu peur, plus peur que vous parce que
vous saignez au visage.
MH sait se faire des amis, avec
lesquels elle aime jouer avec les mots, les clins d’œil et le
sourire. Le sourire amusé presque toujours au bord du cœur et des
lèvres. La vie, elle aime.
Une citation de Jean Claude Ruffin dans
son livre «Immortelle Randonnée» :
«Quand on quitte le domaine du rêve
et du fantasme, le chemin qu'il soit de Compostelle ou d'ailleurs
apparaît vite pour ce qu'il est : un long ruban d'efforts, une
tranche du monde ordinaire une épreuve pour le corps et l'esprit. Il
faut souvent batailler dur pour y remettre du merveilleux.
L'attention du marcheur est accaparée
par un objectif prosaïque: Ne pas se perdre. Dans un vaste paysage
plein de détails, il faut être constamment à la recherche des
signes qui balisent le terrain».
Artiste-marcheuse invétérée MH
immédiatement efficace, avec joie de vivre et dynamisme. Au local,
elle lance parfois une phrase alerte, pour réveiller la somnolence
ou nous faire redescendre sur terre quand nous nous prenons trop au
sérieux.
A travers ses tableaux elle rend
accessible le réel, celui de ses découvertes, de ses photos de
voyages, un monde réel ou l'imaginaire s'invite. Une invitation à
admirer les paysages autour de soi, un monde tangible, poétique et
sensible ou l'imaginaire n'est pas absent.
Adepte du tricot et de la méditation,
MH aime faire avec les autres, la joie et le plaisir d'être en
groupe, entre nous, et souvent en famille.
Pour vous donner envie de vous mettre
en route, la devise de Saint Luc « Viens et suis-moi ».
Peintures de Marie-Henriette BORY
Texte de Marie-Pierre BAYLE
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