lundi 15 juillet 2019

CRÉATION - AQUARELLES DE MICHÈLE DE ROGALSKI LANDROT



Un jour, dans le grand sommeil cosmique, au huitième Kalpa plein de ténèbres et de nuit, comme un frémissement. Cela s'étire, se met en boule, se recroqueville. Un gémissement sourd, un ébrouement, une vocifération légère: le premier son de l'Univers. 

 



Oh! Ce n'est pas vraiment un cri, encore moins un mot, ni le Verbe tant attendu, seulement une plainte, comme l'expression d'une souffrance organique. Quelqu'un qui aurait tendu l'oreille aurait pu entendre et comprendre: «m'ennuie». 


Au neuvième kalpa quelques millions d'années plus tard, bien que l'année ne soit pas encore inventée, le cri recommence. « Je m'ennuie». Le «Je» sort de l’Imprononcé. Victoire! 



Kali la déesse qui pressure le temps, on pourrait aussi dire Chronos mais il est moins sympathique à cause de son appétit d'ogre. Kali la grande, frémit et tend l'oreille, son travail commence à faire effet. Depuis le temps qu'elle pressure la Nuit, qu'elle comprime le Temps immémorial, qu'elle le chauffe dans tous les sens, le retourne, le malaxe pour en tirer son jus, en extraire son essence, son énergie, sa force, une énergie phénoménale!. Le temps se bouscule encore, il n'a pas dit son dernier mot, mais la Vie a gagné! 


Michèle notre magicienne peintre-herboriste était déjà là pour contempler.




Les choses vont vite quand elles sont enclenchées.

La Terre est née avec sa lune et son soleil. Kali pressure encore quelques millénaires, elle est têtue l'ogresse, il lui faut aller jusqu'au bout.......



Alors, à bout de souffle, la terre verdit, mûrit, jaunit, des pétales s'ouvrent, des épis montent en graines, des arbres bourgeonnent, des buissons s'écarlatent. 
 

Il n'y a personne pour regarder, mais Michèle en a gardé dans sa mémoire d'éléphante quelques traces en couleurs . Comme Rien n'est nommé, rien n'existe.




Des volées de graines explosent à tous les vents, s'accrochent aux pelages, aux fourrures, ressortent dans les déjections et vont germer ailleurs dans des contrées perdues.


Des corolles explosent à tous les horizons, des bourrasques emportent des germes au fond des ravins, au sommet des montagnes et dans les grandes plaines. 


Partout ça germe, ça pousse, ça fleurit, ça s’engrène, ça se disperse à tous vents. Cela est mangé, digéré et se retrouve dans les selles des herbivores. 

La Vie toujours recommencée.



 
La Nigelle de Damas,

Familièrement appelée « Cheveux de Vénus », la belle nigelle née au pays des Contes des Mille et une nuit est une fleur un peu démone, diablesse d'un bleu voluptueux qui ensorcelle et rend amoureux, Diable-dans-le-buisson, Belle-aux-cheveux-dénoués, une plante annuelle de la famille des Ranunculacea, à feuilles aux segments très fins et aux fleurs d'un bleu vaporeux très clair, elle est originaire du Moyen Orient. 




Le Cirse laineux, famille des composés, appelé chardon des ânes, chardon porte-soie, coquasse, couronne des frères. Le Cirsium Eriophorum, est une Astéracée épineuse de Franche Comté.


 La Centaurée tâchetée, Comme certaines espèces du genre Centaurea ont été utilisées comme herbes médicinales, le nom du genre vient peut-être de Chiron, le centaure, connu pour sa grande sagesse, son exceptionnelle bonté et sa connaissance des plantes médicinales. C'est lui qui éleva Asclépios (Esculape), dieu de la médecine et qui la lui enseigna. Asclépios apprit de ce sage et savant centaure l'art de composer et de fabriquer de simples remèdes. Bientôt, il acquit une habileté telle que non seulement il réussit à guérir les malades, mais à ressusciter les morts. 






Aquarelles de Michèle DE ROGALSKI LANDROT

Texte  de Marie-Pierre BAYLE


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