jeudi 13 février 2014

LA GALERIE DES PORTRAITS

Après l'article roboratif sur les blancs, un peu de légèreté et d'humour.
Cela commence par le portrait d'Etienne Couléon, grand spécialiste de l'histoire des costumes, esquissant une gig écossaise au son des cornemuses.
L'idée était née, réaliser le portrait des présidents des Tupins. Nous avions notre portraitiste attitrée, Claude Meynier.
Le deuxième portrait, Jean Valette, dans une blouse Corot vaste comme un chapiteau de cirque peignant son sujet de prédilection, une tête de mort...
Puis Michelle Jeay, dans un portrait-rébus, cherchez bien, vous trouverez... 

Nos trois modèles et leur talentueuse portraitiste.

Si cette sympathique  tradition avait pris naissance avec l'association il y a trente ans et quelques mois, nous aurions une galerie imposante composée des portraits de Raymond Barnier, fondateur et premier président des Tupins de 1982 à 1984, Jean Pouchot en 1984, Marie de Bengy de 1984 à 1990, Jean Valette de 1990 à 1992, Henri Chauve de 1992 à 1999, Sylvaine Leroy de 1999 à 2003, Nadine Muller, de 2003 à 2005, puis les portraiturés, Michelle Jeay de 2005 à 2007, Etienne Couléon de 2007 à 2013 et Jean Valette depuis l'année dernière.
Pas encore la galerie de maréchaux russes du palais d'hiver de Saint-Pétersbourg, mais qui sait, dans 30 ans ...









dimanche 2 février 2014

LE MOIS DU BLANC

Janvier vient de se terminer, c’était le mois du Blanc ; mais pourquoi ? 
J’ai trouvé deux explications. La première très simple, Aristide Boucicaut fondateur du Bon Marché, premier grand magasin, a l’idée pour relancer les ventes après les achats des fêtes de garnir ses vitrines de textiles blancs en harmonie avec la neige ambiante. La deuxième  est historique, les industriels de la région de Cholet, proche de la Vendée où eut lieu une guerre sanglante entre les bleus républicains et les blancs royalistes, lancèrent le mois du blanc en janvier en hommage caché à Louis XVI guillotiné le 21 janvier 1793 (les mains liées avec son mouchoir blanc ).
Mais revenons aux blancs qui nous intéressent, les couleurs utilisées par les peintres. D’ailleurs le blanc et le noir sont ils des couleurs ?
Ne parlons que du ressenti des artistes et non de l’explication scientifique des couleurs (synthèse additive, soustractive etc.).
Clemenceau remplace le linceul noir sur le cercueil de son ami Monet par un rideau coloré en lançant le célèbre « pas de noir pour Monet, le noir n’est pas une couleur » et Renoir déclare « le noir c’est la reine des couleurs »…


Certains peintres sont réputés pour leur blanc ou leurs blancs. 

Zurbaran, peintre espagnol du XVII° siècle et son « blanc chartreux » d’une intensité mystique.

Manet et la cascade de blanc vaporeux de « la lecture ».

"La pie" de Monet et ses ombres délicates.

Jusqu’au « carré blanc sur fond blanc » de Kasimir Malévitch, peintre suprématiste russe, en 1918. Malévitch utilise deux marques de peinture, un blanc français pour le carré et un russe pour le fond. 

Ce qui nous conduit à parler matériel et à passer en revue les différentes sortes de blancs dans leur chronologie et leur utilisation.

Le premier pigment blanc utilisé est la Céruse, à base de plomb. On l’utilise en peinture jusqu’au XIX° siècle mais aussi jusqu’au XVIII° siècle en poudre comme fard pour blanchir le visage. La céruse est facile à produire, d’un blanc couvrant mais elle présente quelques inconvénients non négligeables, elle noircit avec le temps et surtout elle est toxique ! On trouve que Caravage et Van Gogh ont été intoxiqués par le blanc de céruse, vrai ou faux ?
Voir la fabrication de la céruse de plomb.

Le blanc de zinc, prend le relais, malgré son prix plus élevé, son faible pouvoir couvrant et sa tonalité froide. Il a pour lui une excellente tenue dans le temps.

Au début du XX° siècle on met au point un pigment blanc qui s’impose rapidement, le blanc de titane, stable et très couvrant.

Comparons sur un détail de « neige » le blanc de zinc et de titane : le blanc de zinc un peu transparent laisse apparaitre la sous-couche gris-bleuté tandis que le blanc de titane affirme par son opacité lumineuse une zone éclairée et brillante.

On peut donc jouer avec ces deux blancs, quant au blanc de céruse ou blanc d’argent, si vous en trouvez, son contenant porte la tête de mort des produits toxiques.
Passez votre chemin, cela fait noircir et gâter les dents et donne mauvaise haleine … Pauvres élégantes de la cour du Roi Soleil !


Vos contributions à l'article :

- "Le blanc de Bougival (commune près de Paris ) vendu sous le nom de blanc d'Espagne est une terre qui se fond très facilement dans l'eau et qui ne s'emploie qu'en détrempe ou avec le blanc de céruse .
Le blanc de craie est à peu près de même nature que le blanc de Bougival à la différence qu'il est plus dur . On peut en faire des crayons .
On en trouve en Champagne , en Bourgogne à Meudon près de Paris etc ..."

Additif de Pierre.



 -"... article qui me parle d'autant plus que je travaille dans le 
textile et connais bien le mois du Blanc. C'est amusant de voir cette origine poétique, le rapport à la neige, les articles vendus d'un blanc immaculé et de faire le rapprochement avec ce qu'est devenu de nos jours le mois du Blanc : une vaste opération commerciale avec des articles divers et colorés !
J'aime le blanc mystérieux de Zurbaran! "



Additif de Sallyline.


"On trouvait aussi le blanc de mercure, hautement toxique, contenant de l'arsenic, le blanc de  mica, irisé, nacré, éclatant, à même de rendre les reflets sur l'eau et le blanc d'ivoire, au XVI siècle, contenant de la poudre d'ivoire, proche d'un jaune de Naples clair et propre à peindre les reflets sur la peau".

Additif d'Étienne.