lundi 30 mars 2020

LES TABLEAUX DU CONFINEMENT

Un peintre confiné (et non confirmé) reste un peintre et tant qu'il lui reste des toiles voire des croûtes à barbouiller de Gesso, des tubes de peinture et surtout du temps à revendre il peint.

Vous êtes invité à la première exposition du confinement. 
Le vernissage est à votre charge et chez vous. 

"Enjoy" comme disent nos voisins Grand-Bretons.


Pierre Combat et un coucou à Yves Klein et à Gershwin avec sa "Rhapsody in blue".



Anne-Marie Reynaud au marché coloré et joyeux de Montbrison.




Christiane Chevaleyre qui termine et peaufine ses tableaux.
 


Claude et ses animaux étranges : des bleus-rêve bienvenus.



Christiane Duclos, fenêtre close, chaleur ou confinement.



Michel Valhorgues prolifique. Danse, promenade, évasion...






Christiane Chambon, quand viendra l'été...



Pierre-Marie Neel et des couleurs qui font chaud au cœur.






Restons sur cette porte rouge une vraie  chromothérapie.




mardi 24 mars 2020

MARIE-PIERRE BAYLE - LE JARDIN AUX SCULPTURES



« C'est un jardin extraordinaire :
Il y a des canards qui parlent anglais.
On y voit aussi des statues
Qui se tiennent tranquilles tout le jour, dit-on
Mais moi, je sais que, dès la nuit venue,
Elles s'en vont danser sur le gazon. »


Parfois des étudiants facétieux leur font prendre l’air de la rue, mais bruit, agitation, gaspillage ne conviennent guère aux sages et craintifs petits habitants du jardin extraordinaire.





Ils ont de qui tenir, du sang bleu, leur arbre généalogique remonte loin dans l’histoire et la géographie ; descendants des moaï de l’île de Pâques, des dieux aztèques en pierre volcanique, des statues Senoufo en bois de Côte d’Ivoire, des Tikis de Polynésie et des Vénus primitives, aussi cousins lointains d’Alberich le roi des nains à l’anneau magique, et frères du petit peuple des forêts, gnomes, lutins, elfes, farfadets, korrigans, pixies…





Ils peuplent le jardin de Marie-Pierre, assistent, émus, à la naissance de nouvelles créatures au son des cliquetis répétitifs et sériels de la massette, gradine et de la pierre.




Petits dieux lares, ils protègent le jardin des intrusions mauvaises, et des esprits diaboliques qui pourraient le menacer, l’œil indulgent pour le vieux chat-chimère qui trouble le silence de sa voix quincharde et affamée.




Souvent par deux, couple fusionnel, frère et sœur de lait d’une théogonie d’après le chaos et qu’il faudrait bien de la violence pour séparer en brisant la pierre sans regarder leurs yeux ronds démesurément agrandis d’effroi devant le sacrilège.








Ils ont aussi le destin des souvenirs qui meurent lentement, comme les sculptures chamaniques en bois du Népal dont l’âge amoindrit le pouvoir, abandonnées, mises au rebut, souvent jetées dans la rivière que le sable et le courant abrasent et patinent et qui acquièrent du temps et des éléments sculpteurs cette beauté involontaire, émouvante et définitive.













« Papa, c'est un jardin extraordinaire
Il y a des oiseaux qui tiennent un buffet.
Ils vendent du grain, des petits morceaux de gruyère.
Comme clients ils ont Monsieur le maire et le Sous-Préfet. »


Sculptures de Marie-pierre BAYLE
Photos de Cécile CAMATTE
Texte de Jean VALETTE (avec des extraits du "Jardin extraordinaire" de  Charles TRENET)

dimanche 8 mars 2020

MARIE-HENRIETTE BORY - LE CHEMIN DE COMPOSTELLE


«Marcher sur le chemin de Compostelle est particulier, je me sens bien, je me suis toujours sentie bien sur ce chemin. 

J'oublie mes soucis, ma famille. J'oublie tout. Je suis ailleurs.
Je me sens bien, absorbée par la marche et les paysages. Je prends beaucoup de photos. Je rencontre des pèlerins en route, c'est formidable et le soir nous mangeons ensemble, des moments extraordinaires, on est ailleurs. J'aimerais le refaire. 


C'est en 2008 que nous avons commencé, une étape chaque année, 15 jours avec une moyenne de 25 km par jour. Nous l'avons fait à deux, avec ma sœur Mike. Nous sommes parties de la maison de Soleymieux qui est sur le chemin, nous avons rejoint Le Puy par le GR 65 puis vers Conques, les paysages sauvages sont magnifiques.




 C'est du côté français qu'il y a les plus beaux paysages.
Dans les auberges nous avons toujours été bien accueillies.


En 2009 De Conques à Cahors: Un seul mauvais souvenir, à l'endroit «le Sauvage». Il pleuvait, après un orage carabiné, nous étions trempées. Le patron du gîte au nom prédestiné : «Vous avez réservé?». Nous avons eu droit à la vieille grange aux courants d'air glacés, étions frigorifiées. Le lieu portait bien son nom. C'est la seule fois où nous avons été mal reçues.

Partout des sentiers faciles et bien balisés, une marche aisée.


En 2010 Cahors-Condom et en 2011 Condom-Saint Jean Pied de Port : La montée des Pyrénées est très dure, il s'agit d'arriver au fameux col de Roncevaux. 




En 2012 Saint Jean Pied de Port - Burgos et l'année suivante jusqu'à Santa Catalina de Somoza puis en 2014 jusqu'à Porta Ferrada.




Nous terminons le sentier en 2015 de Porta Ferrada à Santiago.



Dans la région de Santiago, c'est tout plat. L'arrivée à Saint Jacques est impressionnante, la foule partout, le parvis noir de monde. On n'a pas pu entrer dans la basilique, nous sommes revenues le lendemain en nous levant très tôt le matin pour faire la queue avant d'entrer dans le Saint des Saints de l'édifice, nous agenouiller parmi les visiteurs et pèlerins.



Les marques jacquaires du chemin de Compostelle. Chacun connaît les fameuses coquilles en céramique ou en laiton qui abondent maintenant. Montbrison ne fait pas exception avec ses coquilles sur les trottoirs vers le calvaire.

 Dans la campagne, borne jacquaire en ciment et flèches jaunes rassurent et incitent à continuer quand on se croit perdu.

La créanciale de l'église catholique de France crée par les évêques du chemin de Saint Jacques.

De bien beaux tampons.





Nombreux sont les chemins de MH. Les sentiers de notre région mais surtout la découverte de nouveaux pays et paysages. Les surprises du lointain: chemin de Compostelle ou chemin de Stevenson, Guatemala, Laos et beaucoup d'autres voyages autour du monde au gré des affinités.


 Laos



Le Chemin de Stevenson, nous l'avons fait en 2017 me raconte MH. Il est plus court, seulement 300km, mais il est plus difficile. Il part aussi du Puy et traverse les Cévennes vers Mende.»

Le chemin est un chemin, voilà tout. Il monte, il descend, il glisse, il donne soif, il est bien ou mal indiqué, il longe des routes ou se perd dans les bois et parfois on se casse la figure, mais on se relève vite en réconfortant celle qui vous accompagne et qui a eu peur, plus peur que vous parce que vous saignez au visage.

MH sait se faire des amis, avec lesquels elle aime jouer avec les mots, les clins d’œil et le sourire. Le sourire amusé presque toujours au bord du cœur et des lèvres. La vie, elle aime.

Une citation de Jean Claude Ruffin dans son livre «Immortelle Randonnée» :

«Quand on quitte le domaine du rêve et du fantasme, le chemin qu'il soit de Compostelle ou d'ailleurs apparaît vite pour ce qu'il est : un long ruban d'efforts, une tranche du monde ordinaire une épreuve pour le corps et l'esprit. Il faut souvent batailler dur pour y remettre du merveilleux.
L'attention du marcheur est accaparée par un objectif prosaïque: Ne pas se perdre. Dans un vaste paysage plein de détails, il faut être constamment à la recherche des signes qui balisent le terrain».

Artiste-marcheuse invétérée MH immédiatement efficace, avec joie de vivre et dynamisme. Au local, elle lance parfois une phrase alerte, pour réveiller la somnolence ou nous faire redescendre sur terre quand nous nous prenons trop au sérieux. 



A travers ses tableaux elle rend accessible le réel, celui de ses découvertes, de ses photos de voyages, un monde réel ou l'imaginaire s'invite. Une invitation à admirer les paysages autour de soi, un monde tangible, poétique et sensible ou l'imaginaire n'est pas absent.

Adepte du tricot et de la méditation, MH aime faire avec les autres, la joie et le plaisir d'être en groupe, entre nous, et souvent en famille.

Pour vous donner envie de vous mettre en route, la devise de Saint Luc « Viens et suis-moi ». 


Peintures de Marie-Henriette BORY
Texte de Marie-Pierre BAYLE