samedi 27 janvier 2018

CHRISTIANE DUCLOS VUE PAR PRUNELLE

 


  Je suis Prunelle, jeune minette de dix ans, l'âme et la gardienne de la maison Duclos, rue du vieil Ecotay! Léonard de Vinci dit de moi que je suis une œuvre d'art, ce doit être vrai car Christiane a réalisé plusieurs fois mon portrait à l'aquarelle. Elle en est très fière. Admirez mes yeux verts, j'avais alors mon air timide. Les choses ont bien changé. 

  Ce qui est merveilleux avec nous les chats, c’est qu’il n’y a rien à faire, quand nous venons à vous les humains, il n'y a qu’à nous regarder, nous admirer, tendre l'oreille, nous écouter. Moi j'aime ça.
Je pose de longues heures allongée sur le canapé du salon, je guette du coin de l'œil les faits et gestes de mon Artiste peintre. Je guette ses soupirs, son insatisfaction lorsqu'elle n'obtient pas l'effet désiré, son pas plus traînant quand elle n'est pas en forme et surtout le ton de sa voix qui devient plus pointu et monte dans les aigus quand elle est furieuse. J'ai appris à repérer leurs émotions, leurs faiblesses et surtout leurs colères, alors, discrètement, je m'évapore dans le jardin.


  Être dans l'album de famille, au milieu des enfants et petits enfants, passer à la postérité, vous rendez vous compte pour un animal domestique, c'est une preuve d'amour, une promotion. Ils m'adorent et Christiane adore ses photos qu'elle regarde longtemps. Je feuillette avec elle, collée contre son nouveau pull en mohair.



  Le village de Bard réalisé à l'aquarelle, lors d'une exposition à la mairie par l'association des peintres d'Ecotay, sur le thème du village de Bard. 



  Leurs voyages en famille quand ils partent en vacances à Carcassonne ou près de Sète au bord de la mer, Guy et Christiane s'en vont souvent. Ils m'agacent, quand je vois sortir et passer sous mon nez leurs valises et leurs gros sacs, je sais que je vais avoir droit au dehors et à la solitude




  Ils me laissent seule en compagnie de mon distributeur à pitance que je dois défendre du pillage la nuit, face à une famille de hérissons affamés et d'infâmes matous toujours là à guetter. Les matous, j'en fais mon affaire. Ma fourrure a belle allure, « Noir c'est noir », je les effraie, mais le vieux grincheux du quartier l'autre jour m'a entamé une oreille.


  Il y a trois ans, Christiane est partie rejoindre sa fille au Canada à Montréal, elle nous en a parlé longtemps. J'étais la chouchoute de Mylène étudiante à Lyon, mais je quitte les lieux quand les deux petites filles du fils aîné arrivent pour les vacances beaucoup trop longues à mon goût. Leurs cris, leurs jeux violents me sont absolument insupportables. « Les chats c’est comme le papier, ça se froisse très vite» disait Guy de Maupassant.


  Il n'y a rien de plus docile qu'une maîtresse, encore faut-il bien savoir la dresser, lui faire comprendre quand çà suffit les caresses et que l'heure du casse croûte est arrivé! Mon secret je lui tourne autour en me frottant à ses collants ou au bas de son pantalon velours que j adore avec quelques miaulements appropriés. D'ailleurs ils ont fini par me faire mon passage perso dans le garage et la porte arrière du jardin. Dehors-dedans, ni vu ni connu. Vive l'indépendance. Il y a beaucoup d'espace autour de la maison rue du Vieil Ecotay. Les bois, je les adore.



  Mes patrons sont très actifs, Guy est souvent au jardin, mais Christiane à la cuisine et aux pinceaux. Ils ont des réunions à n'en plus finir, engagements sociaux dans l'équipe municipale, administratifs, associatifs, comité des fêtes. Que sais-je encore ! Ils disent que je suis une chatte élevée aux croquettes, mais j'adore les odeurs du Petit bois qui sent le vrai, le naturel, le sauvage. Le chien, ce grossier personnage va à la rivière. Lui je l'ignore. J'ai horreur de l'eau, je préfère prendre des bains de soleil

« Au commencement, Dieu créa l’Homme, mais le voyant si faible, il lui donna le chat ».Warren Eckstein

  Je peux vous faire une confidence : L'Humain ne nous ressemble pas, il est lourd, dépendant, pataud, gourd, raide, agité, désordonné, bruyant, souvent mal léché. Une anomalie génétique a doté certains hommes du sens de l'humour…Ici, je n'ai pas à me plaindre. Christiane affirme qu'elle est comme moi amoureuse de son indépendance, j'ai de la chance, les Duclos sont de fervents défenseurs des animaux. S'ils me voyaient dépecer les oiseaux, ils seraient horrifiés, ils croient naïvement que je me satisfais de leurs sachets lyophilisés. Regardez, mes yeux brillent de plaisir à la pensée de partir en chasse aux campagnols. Je les guette longtemps, j'entends leurs petits cris angoissés, ça m'excite. Le plaisir qu'il y a de saisir sous la fourrure chaude leurs cœurs palpitants. Je relâche un peu, la bestiole est sonnée, elle étouffe, alors je la reprends, je la serre plus fort pour sentir la vie peu à peu s'en aller dans ma bouche. Leur souffle vital qui passe en moi ! C'est divin. 



  Quand j'ai faim je les mange mais le nec plus ultra c'est de sentir sous mes crocs la chair molle des souris dodues. Je me répète, c'est plus fort que moi. Les humains sont de pauvres idiots, ils ne connaissent pas la chasse, la saveur de la chair vivante quand le cœur de la bestiole se débat et que je dois donner le coup de croc final.


« J’aime dans le chat cette indifférence avec laquelle il passe des salons à ses gouttières natales ». Chateaubriand



Texte Marie-Pierre BAYLE                      *                 Aquarelles Christiane DUCLOS


I


dimanche 21 janvier 2018

JANINE PERRICHON - PAPIER AQUARELLE ET PAPIER MARBRÉ


Une artiste de la reliure aux talents enluminés



   Passionnée par la connaissance des livres, de l'histoire des hommes et des cultures, Janine Perrichon découvre l'aquarelle par la reliure, le décor et la restauration des livres.

« Pour cela j'ai suivi des cours de reliure et de dorure à Paris. Actuellement j’anime l’atelier restauration /réparation des livres anciens à la Diana.». Elle a ainsi refait en entier un livre de médecine de 1640, traitant de l'art de se soigner par les plantes.


  Une voyageuse qui traverse les bousculades de la vie animée par une belle ténacité et un puissant feu intérieur. Ancienne prof de maths, grand mère et mère de quatre enfants, Janine a séjourné et voyagé un peu partout dans les pays d'Afrique pour accompagner son mari ingénieur directeur de jour dans les Mines de phosphates du sud tunisien


  Sa vie, une conquête permanente, d'abord une bataille à mener avec un corps bousculé et une santé défaillante. « Je pratique seule deux heures de gymnastique tous les matins, pour pouvoir continuer à marcher, plus de plaquettes et la moelle osseuse brûlée à cause d'un traitement médical ».


Soigner, réparer, défendre, aider, créer, deviennent une quête permanente qui occupe toutes mes journées.


  Étonnante Janine qui marche lentement, mais résiste plus longtemps. Érudite et fine connaisseuse à l'intelligence bien organisée, vive et percutante, une chercheuse qui aime travailler dans l'ombre.

Défendre les causes humanitaires et aider les amies et connaissances: 


"Je fais partie du Syndic de propriétaires de mon immeuble où j’ai diverses responsabilités et j'organise les sorties entre voisins. Bien sûr, je participe à plusieurs associations, peinture sur porcelaine, aquarelles ".



"Les hommes relient les livres, Les livres relient les hommes" citation de notre amie Maryse qui joue sur l'homonymie des sons et du sens de relier : créer du lien et confectionner une reliure. 



  Mercredi au local nous avons feuilleté le Livre de Journaux que Janine a fabriqué et relié avec les feuillets des photos reproduites lors de l'exposition universelle de 1899 à Paris. Une expo qui avait lieu tous les six ans. 



Nous nous sommes extasiés sur les Pavillons étrangers. A cette époque, la capitale découvre et expose les Trésors des cultures et civilisations d'Europe, d'Afrique, d'Asie et d’Extrême Orient ainsi que la richesse de nos colonies.


 Autre période, autre temps, autres mœurs. Admiration, peut être nostalgie !!





   L'aquarelle est dorénavant la technique artistique de prédilection de Janine. 



Le papier garde en réserve sa blancheur. Avec économie de moyens et précision du geste le peintre aquarelliste fait jaillir la lumière. 



Faire chanter la blancheur du papier à petits coups de pinceaux ou en larges aplats...



 Enfants de tous pays.... et même de Laponie.



Papier pour peindre à l'aquarelle et papier pour relier.
 
  Papier japon de réparation et papiers décorés. Arracher, Teindre, poncer, plier, plisser, froisser, réparer transformer un simple papier en un décor subtil et harmonieux. Rendre sa jeunesse à un livre ancien abîmé, plaisir de feuilleter, de lire d'admirer l'ouvrage accompli.



  Papier kraft ou papier glacé, papier Japon ou d'Arménie, papier chiffon, papier buvard, papier bavard, papier à lettres ou papier toilette, papier de soie, papier de Toi, le cœur en joie. Il en faut peu pour jouer, un crayon et du papier et le plaisir de partager, de se rencontrer, de se trouver en amitié, en affinité, en Pays de connaissance. Une riche et belle découverte. 

  Merci Janine pour tes explications et les précieux objets que tu nous as montrés. 

 Aquarelles  Janine PERRICHON                                                        Texte  Marie-Pierre BAYLE

samedi 13 janvier 2018

GALETTES 2018

Traditionnelle depuis l'antiquité, la fête des rois demande une galette où l'on cache une fève pour désigner l'élu du hasard. 
Quelques peintres l'ont représentée.

les personnages de Greuze cachent bien leur joie lors de cette fête familiale.

Mais ceux de Jordaens ne donneraient pas leur place.

Nous étions dix-neuf autour de quatre belles galettes ce vendredi 12 janvier 2018.
 

Pierre-Marie au four et à la découpe.

Michèle et sa nappe caïman rose.

Les couronnes respectent le quota de l'association :  Quatre reines pour deux rois.

André dont c'est l'anniversaire explique comment retrouver 68 et utilisant une seule fois 1- 3 - 4 et 50.
Trouvez la solution. 


Une recette pour les photographes : 

Mangez une part de galette sans fourchette,
Passez négligemment un doigt sut l'objectif,
Prenez une photo avec un magnifique flou artistique.




dimanche 7 janvier 2018

YVETTE DESCHAMP - PEINDRE SON ANIMAL TOTEM

 
Peindre son animal totem.

 Yvette a réalisé de manière éclatante et particulièrement magistrale le portrait unique, haut en couleur, de ce qui pourrait être son animal Totem.


 Un animal totem, un animal symbole, un animal emblématique qui va révéler, mettre en lumière, en quelque sorte votre caractère, votre nature profonde. Ici le dessin s'allie avec force et justesse à la peinture pour révéler la force vitale du tigre, donner ainsi un regain d'énergie à celui qui peint et à celui qui regarde. Une thérapie salvatrice à portée de crayon de tout peintre amateur pourvu qu'il sache dessiner. Certains ne savent que peindre tant pis pour eux. 


  Peindre son animal Totem pourrait être la quête essentielle du peintre. Aller à l'essence de sa créativité à travers une seule peinture. Un seul motif répété un grand nombre de fois, répété à l'infini jusqu'à révéler son message essentiel. Peindre un unique motif. L'ouvrage de votre vie. Celui que la postérité ou plus modestement vos héritiers garderont. 

  
 Tigre royal, tigre impérial, nous retrouvons à travers la figure magistrale du tigre l'un des symboles les plus puissants des représentations chinoises traditionnelles et donc de l'animal totem.
La beauté plastique de l'animal, son élasticité et sa souplesse, sa force indomptable, séduisante et sauvage avec une grande cohésion intérieure. Avec la tigresse on ne transige pas. Personne ne fait plier l'autre roi des animaux qu'est le tigre. Reine en son domaine, intrépide dans la défense de ses petits, de sa famille. Victorieuse indomptée et en même temps emplie d'humour, ludique joueuse qui adore la vie, les jeux et les enfants je sens bien Yvette comme cela. Lionne tigresse séduisante, royale. Invulnérable.


 Réussir par le dessin et la couleur à donner âme à ce Tigre de feu, c'est éveiller en soi la puissance attribuée à l'animal, intégrer ses qualités. Autrefois on clouait l'animal totem sur la porte de la hutte, de la cabane ou de la maison. On s'habillait avec, on en revêtait la peau. Pour le yogi confirmé en Inde, il s'agissait de s'asseoir sur la peau du tigre que l'on avait soi-même tué. Autres temps, autres mœurs, mais la symbolique reste la même. Dominer sa propre nature instinctive demande courage et connaissance. Victoire initiatique ancestrale mais toujours d'actualité. Quête du Graal, de l'Absolu par la peinture. Aller au bout soi-même en une seule peinture. Rouge, Fauve, léonine ou tigrée. 


 Je viens de retrouver dans mes mails de février 2017 la photo que tu m'as envoyée. La force de cette photo unique a fini par se révéler à moi comme un message : celui d'écrire, d'aller à l'essentiel, ne pas diluer l'information. Quintessence. 

 Plus efficace qu'un antibiotique ton Tigre réapparu comme par magie. Sa face écarlate a chassé la morosité, la grippe et la déprime de l'hiver. On ne soupçonne pas les vertus thérapeutiques de la création artistique. Rouge ta tigresse, j'en rougis de plaisir et mon âme gamine a joué avec et s'en est trouvée comblée.


Merci encore Yvette pour Ta lionne-tigresse de Feu.

  Huile et pastel Yvette DESCHAMP - Texte Marie-Pierre BAYLE