samedi 22 octobre 2016

JAUNE ET BLEU ...

 Quoi de plus essentiel !

 Le Jaune c'est la moisson, les terres chaudes de l'été, celles du sud gorgées de soleil, le tournesol et le colza. Parfois il vire à l’oranger, la couleur des fruits murs qu’il faut cueillir sans tarder, celle des après-midi trop chauds, des champs d’argile quand la terre s’empourpre dans les montagnes du Lubéron.


Le Bleu : espace, ciel, océan. Le bleu est maternel, il enveloppe tout. On s’y perd : Méditerranée, rêve, évasion, espace, les hauteurs de l’esprit. Le bleu paraît souvent trop grand, l’œil s’égare. Il faut le contenir. 

 Peintures, Pierre-Marie Néel.


Porter un prénom composé oblige à concilier. Peindre serait-il la tentative jamais achevée de résoudre dans l’harmonie nos dualités apparentes ou cachées.

Si Pierre est Jaune, comme un champ de blé mur, jaune d’œuf citronné, acidulé, mousse ou crème fouettée, brioche dorée, prête à être dégustée.
Jaune pur sorti du tube à l’état naturel. Jaune de grande valeur, tel un écu brillant, tout neuf.
Le jaune c’est l’éclat de l’or du jour qui monte. Le bleu est son complément indispensable pour dialoguer.



Marie, bien sûr est  Bleu et suit Pierre irrésistiblement, discrètement, de loin, sans s’étaler, bien contenue, toujours cadrée.
À deux, ils font l’infinie variété des verts, celui des prés et des taillis.


Jaune et une pointe de bleu pour le vert printemps.
Jaune et beaucoup de bleu pour l’ombre presque noire du chemin.



 Il affectionne le jaune flashi, le jaune qui pique les yeux, éclabousse l’œil, réveille l’énergie. La couleur comme un médicament. Le jaune soignerait le foie, le pancréas et la mélancolie.

Une amie a porté plusieurs heures par jour une paire de lunettes jaunes  sur les conseils de son  médecin chinois. Voir la vie en Jaune pour le meilleur, pour le bonheur.

Peindre serait-il d’instinct cultiver et entretenir sa santé ? Les couleurs que nous choisissons seraient-elles un message, une manière d’équilibrer nos forces de vie  ?


Dans les tableaux de Pierre-Marie, la maison est toujours vue de loin. Elle occupe pourtant la place magistrale, c’est vers elle que le regard converge, mais on ne s’approche pas, elle reste à distance avec son bord de toit rouge.

Si le rouge est le feu, celui de la transformation il est posé avec discrétion, économie, à peine osé sur les bords de toit. 



Une pointe de rouge comme un feu allumé. Un foyer toujours présent où se ressourcer.
 
Jaune, oranger, bleu et pointe de rouge. Toujours à recommencer. 
Jeu Subtil des polarités.
  
Texte, Marie Pierre Bayle le 18 Mai 2016
 










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