jeudi 9 novembre 2017

AU FIL DE L' EAU - AU FIL DES MOTS...

 


Du signe du Verseau, Michèle de Rogalski Landrot à travers ses aquarelles laisse glisser les souvenirs. 


A Montbrison, il suffit de passer le pont et c'est tout de suite l'aventure...le passé arrive précis daté, construit comme un bel édifice bien solide et rassurant en surplomb de la rivière. 




A travers ses nombreuses aquarelles des quais du Vizézy Michèle nous convie à une promenade dans l'Histoire, l'occasion de narrer l'un des épisodes particulièrement fastueux de notre passé et de nous inviter à rêver.




Depuis la Porte Saint Jean, remonter la rue Tupinerie et passer le pont qui relie la rue Tupinerie à la rue Notre Dame, 


 c'est le trajet que fait le 25 Avril 1536 à quatre heures du soir François 1er et son cortège royal venant de Saint-Rambert.




L'équipage, depuis son château de la Loire, a-t-il descendu le fleuve sur des barques, des rambertes aménagées en flotte du Roi ? Ou a-t-il tranquillement d'auberge en auberge sûre, longé les bords de Loire. A nous, à vous d'imaginer!


Voici le souvenir de la scène soigneusement noté dans les archives du montbrisonnais.



" François 1er vêtu de rouge, monté sur un cheval rouan, est accompagné de la reine Éléonore et de ses trois fils : le dauphin François, Henri duc d'Orléans, Charles duc d’Angoulême et des ses deux filles : Madeleine, reine d’Écosse et Marguerite de Navarre. Le duc de Guise et de nombreux dignitaires les accompagnent».

Quelle effervescence pour notre petite ville!.

«Les quatre consuls de la ville tendent au-dessus de la tête du souverain un magnifique dais en damas blanc brodé d'un grand «F» en or surmonté de la couronne royale, le cortège se met en route escorté par six cents «Enfants de la Ville» en armes, précédés de trompettes et de tambourins.

Tandis que les cloches de toutes les églises et couvents de Montbrison sonnent à toute volée, François 1er et sa suite parcourent les rues étroites et tortueuses sous les guirlandes de feuillage. Toute la population se presse en habits de fête, acclame ses hôtes royaux en poussant le vieux cri d'allégresse: "Noël!, Noël...."

Le roi et sa suite sont logés dans la maison du chanoine Pierre Paparin en face de la collégiale, les immeubles portant les numéros 4 et 6 de la rue Notre Dame».

Le lendemain, au cours d'une cérémonie grandiose, François 1er entouré de sa cour reçoit dans le chœur de la collégiale le serment de fidélité de ses nouveaux sujets. La province de Forez vient d'être rattachée au royaume de France, chanoines, officiers de la ville, seigneurs de la province, tous mettent genou à terre devant le roi de France.

Le «Te Deum» chanté par la Maîtrise de la Collégiale et accompagné par les musiciens de la Chapelle Royale qui a suivi le roi dans son déplacement s'élève sous les voûtes de Notre Dame où sont accrochées les oriflammes. Les piliers disparaissent sous les tapisseries des Flandres et les bannières frangées d'or. La «Rose d'Or» donnée par le pape Clément VI à Jeanne de Bourbon et les pierreries des reliquaires exposés sur le passage du roi étincellent de mille feux.
Ce merveilleux Trésor a été volé quelques années plus tard par les troupes du baron des Adrets, lors du pillage de Notre Dame le 14 juillet 1562.
Le roi de France est fait chanoine d'honneur du Chapitre et reçoit des mains du doyen l'insigne du canonicat, «l'aumusse», une sorte de fourrure que les chanoines portent au bras. Cette dignité s'est perpétuée pour les rois et les chefs d’État français. Le président de la république actuel en a hérité.

François 1er satisfait des fêtes brillantes qui se succèdent et pour le plaisir de ses nouveaux sujets prolonge de seize jours sa visite. Montbrison joue à merveille son rôle de capitale du Forez et en gardera une nostalgie. Elle a été avec Dreux l'une des rares villes à commémorer la mort de Louis XVI et de la royauté ".


Extrait de "Montbrison cœur de Forez" de Marguerite Fournier-Néel


Laissons l'Histoire pour rencontrer à nouveau les peintures de Michèle.



« Il y a une quinzaine d'années j'apprends l'aquarelle avec Christiane Bonnefoy. 
 

Nous la regardions faire, elle nous mettait à l'aise et nous entraînait à avancer dans la liberté du geste. Aucune critique, elle nous encourageait tout le temps, j'ai apprécié sa façon d'enseigner et je l'ai suivi pendant huit ans. 



Maintenant je fais des recherches en généalogie, le passé tient une grande place, j'ai besoin de connaître, de comprendre de trouver trace, c'est passionnant».




Herboriste passionnée et passionnante, Michèle raconte mille histoires sur les plantes, leur origine et les terroirs, lors des sorties peinture en plein air à Pierre sur Haute.




A la fois poète et scientifique, à la fois discrète et immédiatement efficace Michèle passe avec plaisir et passion ses connaissances. Son travail de peintre soigné précis, sait rendre plus vivante la réalité des choses.



« la réalité du paysage, les maisons, la réalité me rassure» dit-elle.



L'aquarelle des deux poissons donne à voir, à sentir sous les doigts la peau visqueuse et la brillance plus vraie que nature. 





Regarder, analyser et rendre les reflets de l'eau dans l'eau, une contemplation pour nourrir l'âme et la sensibilité.




J'ai hâte l'été prochain d'entendre Michèle nous enseigner les plantes.


Aquarelles de Michèle de ROGALSKI LANDROT         -            Texte de Marie-Pierre BAYLE  



















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