jeudi 18 avril 2019

MARIE RAVANNAT - VOYAGE EN PAYS DE SUD INTENSE



VOYAGE EN PAYS DE SUD INTENSE


Un pays de sang chaud où le printemps cède vite à l'été.
Des terres brûlées, des cailloux et des rochers.
A l'horizon un affleurement granitique, tellurique, de marbres veinés de bleus 

Pays rouge de passions éclatées,
Où les combats s'exaltent, où ferraillent en cachette des hommes en embuscades.

Ces Ombres noires dans un buisson de feu et de vents.
Ombres trop humaines, puissantes dans le secret des nuits.
De la cendre chaude, des cris et des silences étouffés.
Rouge vie, colère, sang, querelle.

Pays de fin d'été, d' automne agonisant.
La beauté éclatante des choses qui finissent.
Fin de saison, fin de cycle, fin d'un monde.
Une apocalypse masquée sous la virtuosité des couleurs.
Pays en mutation, en bataille, jeté au couteau.

La peinture de Marie: un palimpseste pictural,
Un champ de couleurs que l’œil organise en fleurs, en végétaux,en souvenirs égarés.
Fragmentation, morcellement, épaisseurs et superpositions.
Une palette heurtée et efficace pour dire d'anciennes histoires, toujours actuelles.
Des romans de vies mêlées.

La peinture de Marie: une pixellisation de l'image,
L'affrontement des verts et des sangs mêlés de bleus gris, des cendres à peine refroidies.
Une cuisine picturale vigoureuse, des éclats de couleurs pour cuisine de chef.
Une mastication réussie de teintes pétries habilement sur la palette.

Et la rivière imperturbable coule toujours au premier plan.
Une valeur sûre, cette rivière, de la douceur sur la toile, féconde et rassurante.
A côté le jaune éclate, citron intense comme un dessert de pique nique au milieu des genêts.
Un instantané virtuose, une apothéose lumineuse juste avant que le jour ne s'efface.

Peinture pâtissière ou délicieux dessert qui accroche le regard et fait saliver.
Le romanesque côtoie la gourmandise,
A la recherche de l'énigme masquée dans la peinture.


QUAND LA PEINTURE FONCTIONNE CE QUE NOUS PEIGNONS NOUS DÉPASSE
 
Peinture : Marie RAVANNAT                                                       Texte : Marie-Pierre BAYLE
 

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