jeudi 13 février 2020

SYLVAINE LEROY - PLUMES, POILS OU ÉCAILLES

 Sylvaine crée dans la lenteur de la terre qui bourgeonne, de l'arbre qui s'enracine, de la fleur qui s'ouvre lentement avec tendresse et méthode. La certitude de la terre-mère qui enfante des êtres innombrables et des plantes aux mœurs étranges. 



 Elle nous donne à voir un monde de sérénité, d'émerveillement et de douceur, une terre avant les hommes. Une monde végétal lumineux, aux couleurs éclatantes, un monde de plumes et de fourrures. Nous allons feuilleter quelques pages du livre magique de la création, au gré des créations de notre amie peintre.

 Comment ne pas voir le sourire à la fois moqueur et émerveillé de Sylvaine dans l’œil du tigre car je suis sûre que Sylvaine a déjà peint le tigre ou la tigresse qui sommeille à l'ombre de ses yeux déterminés.
Le regard du singe submerge, tendresse inquiète et interrogation, un paradis terrestre avant la femme et le serpent. 




 Le carnaval des animaux de Saint Saens pourrait agréablement accompagner notre voyage pictural. Tendons l'oreille et écoutons-les nous raconter.

A plume ou à poil,

 Nous sommes des espèces rares qui vivons loin de vos villes. Nous existons dans des pays lointains, inaccessibles, pays de cocagne ou pays rêvés où il fait chaud toute l'année, où il fait bon vivre une vie heureuse dans des contrées paradisiaques... Les touristes commencent à nous approcher, nous les voyons arriver en meute dans des voitures blindées, tandis que nous guettons inquiets à l'horizon.

 Sylvaine nous fait exister pour que vous nous contempliez sans vous déplacer. Je vous connais, vous ne seriez jamais allé nous chercher, ni en zoo, ni même dans vos revues spécialisées. Vous connaissez à peine nos noms.




 Je suis le Sury cate, excusez moi je me laisse déborder à cause du bourdon qui agace déjà votre œil et qui lancine à mon oreille bzz bzz bzz. C'est insupportable, heureusement que ma fourrure est épaisse. L'insecte ne m'intéresse pas, mais il nous amuse un moment avec son vol lourd et insistant. Mon petit cate a essayé de l'attraper il en a été quitte pour une pirouette dans le sable chaud. Modestement je suis répertorié: Suricate, sentinelle du désert et je vis en grande famille dans le sud ouest de l'Afrique. On me nomme aussi mangouste de Namibie. Le soir je me réfugie dans un vaste terrier collectif. Au matin comme j'en ai assez de la collectivité je m'éloigne et me redresse pour apprendre à mon petit à guetter à l'horizon.


 Je suis la marmotte, je vis en grande famille dans les Alpes j'appartiens au genre fouisseur de l'ordre des rongeurs. En Amérique du nord on m'appelle le Siffleux.

 Sylvaine nous fait voyager loin, voici le regard d'un aghoatzin d'Amérique du Sud. Des animaux inconnus, des miracles du vivant qui jettent vers nous un regard à la fois interrogatif et inquiet.


 Nous pouvons être troublés par notre proximité avec les animaux, parce que dans le mystère de l'évolution, il s'en est fallu d'un poil, d'une plume ou d'une écaille, même si parfois nous nous rêvons célestes, venus d'une planète lointaine fils ou fille du ciel et des dieux. Notre nature divine?

 Être et ne pas être un singe, comme le signifie Alain Prochiantz dans le titre de son livre : Singe toi-même. 



Peintures à l'huile de Sylvaine LEROY


Texte  de Marie-Pierre BAYLE

1 commentaire:

  1. Les animaux parlent aux humains...Encore une belle histoire... Merci Marie-Pierre de nous faire voyager dans les tableaux de Sylvaine !

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