lundi 2 mai 2016

« OBJETS INANIMÉS AVEZ-VOUS DONC UNE ÂME »


Sylvaine Leroy, peinture à l'huile.

Pêle-mêle, un bric à brac, chaleureux, animé.
Sur fond brun foncé, très contrasté,  rideau blanc sur étagère cinq rayons.
Une fourrure et deux yeux dans la boîte rouge sur l’étagère du haut.
Une figurine en argile grise et un poids de 500g en laiton jaune.
Brillant. Une boîte pour les ranger. De très vieux livres sur le côté, parcheminés.
Une toupie, coin nostalgie, tissus pliées et empilés, pelote, aiguille à tricoter. 
Un grand flacon et des bobines colorées.
Un grand ruban bleu tombe du haut et s’agitent les choses.
Il y a  trop à voir.

L’œil s’exaspère à vouloir les nommer, il ne peut s’en empêcher.
Des perles, des crayons et des bobines encore
Un coin atelier, la couturière est passée par là!
Au fond, une figure bouddha lointaine, en ombre grisée.
Une fourrure, deux yeux s’agitent dans l’ombre rouge de la boîte du haut.
Qu’ont-ils vu ? Qu’y a-t-il à voir ?
Il y a trop à voir.

Formes et silhouettes éclatent en jaune et nuances d’ocre éclatant.
Ruban bleu pétant. Objets hétéroclites, un stylo c’est sûr, beaucoup de crayons,
Autre figure, un rideau encore, suspendu blanc laiteux à droite.
« Objets inanimés avez-vous donc une âme » !
La peinture étagère de Sylvaine cache une énigme.
Quelqu’un en arrière plan est là, à demi masqué par les pots. 

Sur l’étagère du bas une forme gris souris reste dans l’ombre.



 Le regard aux longs poils en haut s’anime,
Animus-anima, âme vive de ce tableau,  Es-tu là ?
Qui guette la rencontre ?
Un chassé croisé s’instaure. Qui verra l’autre!
Je t’ai vu, je te vois. Non rien ne bouge !.
Ils ne se verront pas. Un trouble s’installe pour celui qui regarde.
Il y a trop à voir.

Je détourne les yeux, ils se perdent à nouveau dans le fouillis des choses.
Reconnaître l’objet, le nommer encore, pour être sûre.
Comprendre. Chercher encore.  

Libre dans les rayons du bas et la forme des choses.

Exaspération. Tirer le rideau.
Quitter le tableau. Une valse, un vertige.
Je cherche à nouveau. Besoin de me mettre en quête de ce regard-là.
L’œil qui me voit derrière le trop plein des choses !



 Marie Pierre Bayle  25 Avril 2016

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire